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La gauche ne fait-elle plus envie?

Avec 28 départements qui ont basculé de la gauche à la droite, de nombreuses sections du PS n'ont pas eu l'occasion de sabrer le champagne dimanche soir.

Avec 28 départements qui ont basculé de la gauche à la droite, de nombreuses sections du PS n'ont pas eu l'occasion de sabrer le champagne dimanche soir. - Pascal Pavani - AFP

Au lendemain de la débâcle de la gauche aux départementales, les frondeurs donnent de la voix pour inciter le gouvernement à infléchir sa politique. Le premier secrétaire du PS appelle au rassemblement des partis de gauche pour les régionales, et rencontre lundi après-midi les écologistes d'EELV. Mais pour Julien Dray, il faut aller plus loin pour que "la gauche redonne envie".

Le Premier ministre Manuel Valls a reconnu dimanche soir que la gauche avait enregistré un "net recul" au soir du deuxième tour des élections départementales, et pointé les scores "beaucoup trop élevés de l'extrême droite".

"Mon gouvernement redoublera d'énergie, avec comme priorité l'emploi, l'emploi, l'emploi", a ensuite insisté le Premier ministre, précisant que, "dans les prochains jours, seront décidées de nouvelles mesures en faveur de l'investissement privé et de l'investissement public". Manuel Valls semble en revanche exclure tout remaniement ou changement de cap.

Pourtant, les frondeurs redoublent d'efforts depuis dimanche soir pour que la défaite conduise à une inflexion de la politique économique du gouvernement qu'ils réclament depuis des mois. Dès l'annonce de la défaite de leur camp, ils ont appelé à un "contrat de rassemblement" pour les douze prochains mois".

Des électeurs de gauche "plus par nostalgie et fidélité que par envie"

Un point de vue partagé par le socialiste Julien Dray. Mais le vice-président de la région Ile-de-France ne demande pas seulement au gouvernement un coup de barre à gauche sur les questions économiques. "Il faut que la gauche redonne envie, qu'elle ait une hégémonie culturelle", expliquait-il dimanche soir sur le plateau de BFMTV.

Il observe "un oligopole droitier", "une hégémonie de la droite sur le plan des idées et une gauche qui a perdu la bataille culturelle et intellectuelle". Et de regretter: "On est de gauche aujourd'hui dans ce pays plus par nostalgie et fidélité que par envie".

Vers une union de toute la gauche?

La direction du PS, qui doit jongler avec ces différentes positions, a appelé dès dimanche soir au rassemblement des partis de gauche pour les régionales de décembre ,car "il faut l'union" et "d'abord là où le FN menace". Mais concrètement, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, a lancé cet appel aux seuls écologistes, invitant la secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, à une réunion à Solferino lundi après-midi, en présence du sénateur Jean-Vincent Placé.

Dans l'optique du congrès du PS, qui se réunira à Poitiers début juin, le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, estime pour sa part qu'il "faut un débat stratégique avec les écologistes et toute la gauche et le PS doit en être le moteur".

Au Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon entend être le moteur d'une "nouvelle alliance" à gauche du PS pour les régionales. "Ne vous résignez pas, ne laissez pas François Hollande et Manuel Valls réduire la gauche à néant", a-t-il lancé dimanche, se tournant vers le Parti de Gauche, le Parti communiste, Europe Ecologie-les Verts, Nouvelle Donne, et le NPA.

"Le problème pour la gauche aujourd'hui, c'est qu'elle sorte de la situation mortifère dans laquelle elle est, où chacun considère qu'il va se substituer à l'autre et prendre sa place. Ça ne marche pas comme ça, il faut travailler autrement", rappelait de son côté Julien Dray dimanche soir, qui a longtemps cheminé avec "Jean-Luc" au sein d'un mouvement du PS: la Gauche socialiste.