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Parti socialiste

La gauche de la gauche rivalise de phrases choc pour mettre la pression sur Hollande et Valls

Jérôme Guedj et Aurélie Filippeti pointent du doigt le gouvernement après la débâche de a gauche aux élections départementales.

Jérôme Guedj et Aurélie Filippeti pointent du doigt le gouvernement après la débâche de a gauche aux élections départementales. - BFMTV

Le ton monte à gauche de la gauche pour que la défaite de dimanche soir aux élections départementales soit entendue et suscite une réaction à l'Elysée.

Le sursaut tant espéré n'a pas eu lieu. 28 départements ont basculé de gauche à droite dimanche soir. La droite l'a emporté dans 66 départements et la gauche dans 34. Une seule bascule de droite à gauche est à noter, en Lozère.

Après les municipales, les européennes et les sénatoriales, les élections départementales marquent la quatrième défaite consécutive de l'exécutif dans un scrutin intermédiaire.

Cela ramène la gauche, qui détenait une majorité de départements depuis 2004, à des niveaux proches des scrutins cantonaux de 1988 (29), voire de 1992 (23 départements) ou 1994 (24).

Alors forcément les cassandres reprennent de la voix depuis dimanche soir.

> Guedj: "Le sursaut c'est maintenant, sinon on crève"

Figure des frondeurs PS quand il était député, la colère du socialiste Jérôme Guedj dimanche soir n'est pas passée inaperçue. "S'il n'y a pas de sursaut, ce soir ça n'aura été qu'une répétition générale de ce qu'il va nous arriver en 2017", a prévenu le président sortant du Conseil général de l'Essonne.

"Depuis des mois, il demande une inflexion de la politique du gouvernement, "soit on le fait demain partout dans le pays, sinon bye-bye 2017. Faut que ça s'entende fort", a-t-il martelé.

> Filippetti: "On ne peut pas continuer à aller dans le mur en klaxonnant"

"Les électeurs de gauche ne se sont pas mobilisés parce qu'ils sont mécontents par la politique du gouvernement", analyse également Aurélie Filippetti sur BFMTV. L'ancienne ministre, qui a démissionné du gouvernement Manuel Valls, estime que l'exécutif à un devoir vis-à-vis des électeurs de François Hollande en 2012. Pour elle c'est une évidence, "la ligne politique doit être infléchie."

> Hamon: un "malentendu entre le peuple et la gauche de gouvernement"

Benoît Hamon qui a quitté le gouvernement Valls en même temps qu'Aurélie Filippetti et Arnaud Montebourg, estime que "on est tous d'accord sur les raisons, la dispersion, division de la gauche. La question c'est: quelles sont les causes de cette désunion? C'est sur ce point qu'il y aura des discussions". Faut-il changer le Premier ministre? "Si on ne change pas le contenu, je ne vois pas ce qu'un casting nouveau changerait en quoi que ce soit la réalité que vivent nos compatriotes".

"Des Français ont eu le sentiment qu'on faisait peser sur leurs épaules des efforts dont on ne leur avait pas parlé auparavant, et que d'autres étaient exonérés de ces efforts", a dit l'ancien ministre de l'Education. "C'est dans ce décalage-là que réside le malentendu entre le peuple et la gauche de gouvernement", a-t-il affirmé.

> Aubry: Un "vote de protestation"

Ces deniers mois, Martine Aubry a aussi joué sa petite musique pour critiquer le gouvernement. Les départementales illustrent selon la maire de Lille un "vote de protestation par rapport à la politique nationale" et cela "mérite une analyse".

"Nous attendons effectivement - notamment de la part du président de la République - de montrer qu'il amplifie encore le score pour que la croissance et l'emploi soient là, pour qu'il y ait des mesures qui portent l'égalité (...) et aussi pour que la gauche sache se réunir mieux qu'elle ne l'a fait, mais sur le fond", a insisté Martine Aubry.

> Ayrault: "Défaite pour la majorité qui devra en tirer les leçons"

S'il a choisi des mots plus lisses et s'est exprimé seulement sur Twitter, Jean-Marc Ayrault ne dit pas autre chose. "Heureux que la Loire-Atlantique reste à gauche dans ce contexte de défaite pour la majorité qui devra en tirer les leçons", a écrit l'ancien Premier ministre sur le réseau social dimanche soir.

> De Rugy: "La division a coûté cher"

Du côté des écologistes, "la droite qui n'a pas progressé en voix a profité de s'être rassemblée dès le premier tour", analyse François De Rugy. Mais "ce n'est sûrement pas en proposant la politique de la gauche de la gauche qui augmenterait les impôts que l'on va reconquérir la confiance populaire", prévient le co-président du groupe EELV à l'Assemblée nationale

> Mélenchon: "Ne laissez pas Hollande et Valls réduire la belle idée progressiste de gauche à néant"

Fustigeant "le succès écrasant de l'extrême droite et la droite à sa remorque", Jean-Luc Mélenchon a proposé dimanche de créer pour les élections régionales de décembre une "nouvelle alliance" au-delà du Front de Gauche, avec des listes "sous un même sigle".

"Ne vous résignez pas, ne laissez pas François Hollande et Manuel Valls réduire la gauche à néant", a-t-il lancé. "Ne vous laissez pas embrigader par leur soi-disant tripartisme qui méprise nos 11% et ignore les 50% d'abstention".