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La France Insoumise

La Nupes appelle Macron à prendre "les mesures nécessaires pour l'ordre républicain dans la police"

Le logo de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), le 7 juin 2022 à Paris.

Le logo de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), le 7 juin 2022 à Paris. - Geoffroy Van der Hasselt

Dans un communiqué commun, la Nupes dénonce les déclarations faites par Frédéric Veaux, ainsi que le soutien que lui a apporté Laurent Nuñez. Cette prise de position de "deux des plus hauts responsables de la police nationale ouvre à présent la voie à toutes les surenchères", avertit la gauche.

Les socialistes, les insoumis, les écologistes... et même les communistes. Toutes les composantes de la Nupes signent un communiqué commun ce mardi pour dénoncer les propos tenus récemment par le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, et appeler Emmanuel Macron à prendre "les mesures nécessaires".

La veille, une première missive avait été envoyée par les formations de gauche, mais sans le Parti communiste français (PCF), qui a partagé son propre communiqué. Si les élus de l'alliance ont immédiatement tenté de colmater les brèches, une nouvelle dissonance publique aurait pu brouiller le message.

Remise "en cause de la décision de la justice"

Cette fois, la gauche parle d'une même voix et dénonce la prise de position de Frédéric Veaux, soutenue ensuite par Laurent Nuñez, préfet de police de Paris. Le haut-fonctionnaire a affirmé dans Le Parisien "qu'avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison".

Il réagissait à la détention provisoire d'un policier de la BAC de Marseille, qui a déclenché un mouvement de protestation chez les forces de l'ordre. Le policier en question est soupçonné d'avoir roué de coups un jeune homme en marge des récentes émeutes.

Dans leur communiqué, les présidents de groupe de la Nupes dénoncent:

"Les plus hautes autorités policières ont remis en cause publiquement la décision de la justice."

"Séparation des pouvoirs"

Ces "déclarations sont inadmissibles tant elles cherchent à placer au-dessus des lois de la République des policiers mis en examen et visent à faire pression sur l'autorité judiciaire dans une affaire individuelle", poursuivent-ils. Avant de rappeler un "fondement de notre République": "la séparation des pouvoirs".

Les mots employés par "deux des plus hauts responsables de la police nationale ouvrent à présent la voie à toutes les surenchères", avertit la gauche. Tout en déplorant la réaction d'Emmanuel Macron qui "montre combien il n'a pas pris la mesure des dangers que font peser ces comportements pour le respect de l'état de droit et les fondements de notre démocratie".

Depuis Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le président de la République a assuré comprendre "l'émotion des policiers", tout en martelant que "nul n'est au-dessus de la loi". La Nupes lui demande de prendre "les mesures nécessaires pour l'ordre républicain dans la police". Soit, a minima, la suspension de Frédéric Veaux, comme le réclamait Manuel Bompard sur BFMTV ce lundi soir. Le coordinateur de La France insoumise évoquait également un sort similaire pour Laurent Nuñez.

Baptiste Farge