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La France Insoumise

Pour Bompard, Macron "aurait dû suspendre" le patron de la police après ses propos

Le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, a apporté son soutien à la mobilisation des policiers contre le placement en détention provisoire d’un agent de la BAC de Marseille, avant que Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, ne souscrive à ses propos. Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise, estime qu'Emmanuel Macron aurait dû les sanctionner.

Manuel Bompard monte au front. Présent sur BFMTV lundi soir, le coordinateur national de La France insoumise dénonce le mouvement de contestation lancé par des policiers marseillais, après qu'un de leurs collègues de la Bac, soupçonné d'avoir roué de coups un jeune homme en marge des récentes émeutes, a été placé en détention provisoire.

Pour protester contre cette décision, plusieurs centaines d'agents des forces de l'ordre se sont mis en arrêt maladie. "Je trouve ça tout simplement inacceptable", déplore Manuel Bompard, avant de rappeler le "principe de séparation des pouvoirs en France".

En vertu de celui-ci, il "n'appartient pas à la plus haute hiérarchie policière d'intimider ou de mettre la pression sur l'autorité judiciaire qui est indépendante", insiste ce très proche de Jean-Luc Mélenchon.

"Justice d'exception pour la police"

C'est peu dire que les déclarations faites par Emmanuel Macron ce lundi depuis Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, ne l'ont guère convaincu. Le président de la République a assuré comprendre "l'émotion des policiers", tout en martelant que "nul n'est au-dessus de la loi".

"Heureusement qu'il est capable de se rappeler que l'article 6 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen dit que la loi est la même pour tout le monde. Mais ce n'est pas de ça dont il est question", rétorque l'insoumis, qui cible ensuite les propos du directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux.

Ce dernier "a demandé à ce qu'il y ait une justice d'exception pour la police" et "que le régime de la détention provisoire ne puisse pas s'appliquer aux policiers", pointe Manuel Bompard.

Macron "aurait dû remettre de l'ordre"

Le haut-fonctionnaire a déclaré dans Le Parisien dimanche soir "qu'avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison", recueillant au passage le soutien du préfet de police, Laurent Nuñez. Depuis la fronde se propage au-delà de la cité phocéenne et gagne d'autres villes de l'Hexagone.

Dans pareille situation, "le président de la République aurait dû remettre de l'ordre", et "suspendre le directeur général de la police nationale", ainsi que "le préfet de police de Paris", estime Manuel Bompard.

"Ce n'est pas anodin ce qui se passe. Les plus hautes autorités de la police décident leur entrée en confrontation avec une décision judiciaire", insiste une nouvelle fois le député des Bouches-du-Rhône. L'élu plaide pour une "réponse politique d'ampleur" et tance encore "les propos embarassés" du président de la République.

Baptiste Farge