BFMTV
Parti socialiste

Olivier Faure dénonce "la doctrine du maintien de l'ordre" sous Emmanuel Macron

Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure, à l'Assemblée nationale à Paris, le 21 septembre 2022

Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure, à l'Assemblée nationale à Paris, le 21 septembre 2022 - Thomas SAMSON © 2019 AFP

"On a aujourd’hui une police qui est considérée par le pouvoir comme sa garde prétorienne", tance le premier secrétaire du Parti socialiste sur France Inter ce mardi.

"Comment est-il possible qu’il y a quelques années à peine, après les attentats terroristes, le chanteur Renaud chantait J’ai embrassé un flic et qu’aujourd’hui, on entende des gens dans la rue dire 'je déteste la police'?"

Olivier Faure pose la question ce mardi sur les ondes de France Inter mais a, évidemment, sa petite idée. Le premier secrétaire du Parti socialiste cible la doctrine du "maintien de l'ordre", qui, depuis qu'Emmanuel Macron est aux manettes, s'apparente selon lui davantage à l'"attaque" qu'à "la désescalade".

"Assurer la paix"

Jugeant qu'elle doit être "révisée", Olivier Faure tance le "pouvoir", accusé de prendre la police pour "sa garde prétorienne". "On a aujourd’hui un président de la République qui considère que la police est le dernier rempart et qui lui demande de jouer ce rôle, alors même que ce n’est pas" le sien, cogne-t-il encore, avant de poursuivre:

"Son rôle est évidemment de protéger et d’assurer la tranquillité publique. Et donc d’avoir des gens qui ne se considèrent, non pas en guerre, mais comme chargés d’assurer la paix."

Prolixe, le socialiste monte au créneau depuis que des policiers marseillais ont déclenché un mouvement de protestation contre la détention provisoire d'un de leurs collègues de la BAC, soupçonné d'avoir roué de coups un jeune homme en marge des récentes émeutes.

"Catastrophique"

Il a jugé "gravissimes" les déclarations faites par Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale, dans Le Parisien dimanche soir, ainsi que le soutien apporté ensuite à ces propos par Laurent Nuñez, préfet de police de Paris. Le haut-fonctionnaire a estimé "qu'avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison".

Olivier Faure a également rapidement réagi sur Twitter après l'interview "catastrophique", d'après lui, d'Emmanuel Macron ce lundi. La réaction du chef de l'Etat à cette polémique? "Aucun rappel à l'ordre du DGPN que le président de la République se refuse courageusement à 'commenter'", a cinglé le patron du PS.

Sur France Inter, il en remet une couche. Emmanuel Macron aurait dû "faire preuve d'autorité par rapport à ces deux grands chefs de la police", dit l'élu de gauche, qui se rappelle au bon souvenir de François Mitterrand:

"En 1983, face aux mêmes menaces de sédition de la police, [il] avait pris une décision claire et fait un choix simple, celui de limoger celles et ceux qui n'avaient pas su garantir la police démocratique."

Baptiste Farge