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"Tout le monde déteste la police": pour Sandrine Rousseau, ce slogan "devrait nous alerter"

Sandrine Rousseau à l'Assemblée nationale le 4 avril 2023

Sandrine Rousseau à l'Assemblée nationale le 4 avril 2023 - Christophe ARCHAMBAULT / AFP

La députée écologiste appelle à "tirer les conclusions" de ce message qu'elle dit avoir entendu dans différentes manifestations.

"Tout le monde déteste la police". Le slogan a résonné dans les cortèges en mémoire d'Adama Traoré ce samedi, une manifestation interdite au préalable par la préfecture. Présente au rassemblement tout comme des élus de son parti et des insoumis, la députée écologiste Sandrine Rousseau juge sur RFI que de tels propos "devraient toutes et tous nous alerter sur la capacité de la police à maintenir la paix et la cohésion sociale".

D'autant plus qu'ils sont loin d'être nouveaux, pointe l'élue. Ce slogan, elle l'a "déjà entendu dans d'autres cortèges", que ce soit pendant "les gilets jaunes", la séquence "retraites" ou encore lors de "manifestations écologistes, après Sainte-Soline". L'ex-finaliste de la primaire EE-LV appelle à en "tirer les conclusions".

"Absolument tabou"

Ce message "dit quelque chose d’une défiance vis-à-vis des forces de l’ordre, ça nécessiterait que nous engagions le dialogue pour voir comment réformer la police et faire en sorte que la confiance soit rétablie", insiste Sandrine Rousseau. Tout en déplorant que le sujet soit "absolument tabou".

Dénonçant une "forme de défaillance dans la manière dont sont traités en interne les propos racistes", la parlementaire juge que "c'est en cela que l'institution policière doit être sollicitée".

"Il y a eu plusieurs situations dans lesquelles la justice n’est pas rendue de manière suffisamment claire pour qu’elle soit légitime", estime-t-elle.

Avant de plaider pour que l'IGPN, la police des polices, "ne soit pas à l'intérieur du ministère de l'Intérieur, c'est-à-dire sous la même hiérarchie que la police".

Concernant sa présence à la manifestation de samedi, Sandrine Rousseau répond aux élus du camp présidentiel et notamment à Aurore Bergé. La cheffe de file des députés Renaissance avait dénoncé une "provocation".

Réplique de l'écologiste: "la provocation est de ne pas avoir un moment politique sur la crise que nous rencontrons. Pas un mot n'a été posé sur la réforme de la police alors que Nahel, Adama et d'autres sont morts et que, quand il n'y a pas de caméra sur place, on ne connaît pas les circonstances dans lesquelles ces personnes sont décédées." "Ce n'est pas possible", martèle Sandrine Rousseau, soulignant également que le nombre de personnes mortes après une arrestation en France est l'un "des plus importants d'Europe".

Baptiste Farge