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Gouvernement

Gérald Darmanin annonce la dissolution des Soulèvements de la terre ce mercredi

Ce collectif de militants écologistes sera dissous ce mercredi en Conseil des ministres. Le ministre de l'Intérieur accuse les Soulèvements de la terre d'être à l'origine de plusieurs "actions violentes" contre la construction de mégabassines.

Gérald Darmanin a annoncé ce mardi lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale la dissolution du mouvement Les soulèvements de la terre, qui rassemble des collectifs de militants pour le climat.

Officialisée ce mercredi en conseil des ministres, cette procédure avait été lancée en mars dernier, après des "actions violentes" survenues à Sainte-Soline lors d'une manifestation contre la construction de "méga-bassines" de retenue d'eau.

'"Aucune cause ne justifie qu'on blesse des policiers et des gendarmes", a défendu le ministre de l'Intérieur, interpellé par le député Renaissance Thomas Rudigoz qui dénonçait les violences survenues entre police et militants écologistes samedi sur lors d'une manifestation contre le chantier du TGV Lyon-Turin.

"Un mouvement de résistance"

Ce mardi, quatorze personnes, proches des Soulèvement de la terre ont été placées en garde à vue dans l'enquête concernant une action menée en décembre 2022 contre la cimenterie Lafarge de Bouc-Bel-Air par des activistes du climat, accusé d'être un gros "pollueur" au niveau mondial.

Le mouvement informel les Soulèvements de la Terre avait salué cette action "contre le géant écocidaire du béton" sans pour autant la revendiquer.

Les Soulèvements de la terre sont un groupement de plusieurs associations, certaines très implantés comme la Confédération paysanne ou Attac et d'autres nées plus récemment comme Extinction Rebellion.

Avec un but: "construire un réseau de luttes locales tout en impulsant un mouvement de résistance et de redistribution foncière à plus large échelle", d'après le texte fondateur du mouvement.

Des manifestations qui se sont multipliées

Le collectif est soutenu par plusieurs grandes igures des luttes climatiques comme le réalisateur Cyril Dion, l'écrivain de science-fiction Alain Damasio, l'activiste canadienne Naomi Klein ou encore Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du GIEC.

Lancé en janvier 2021 dans l'ex-ZAD de Notre-Dame-des-Landes, ce collectif revendique des actions d'occupation ou parfois de sabotage au nom de la défense de l'environnement et de l'accélération du réchauffement climatique.

Depuis Sainte-Soline, le rassemblement a multiplié les actions, de Rouen contre un contournement autoroutier, à une manifestation contre l'exploitation du sable à des fins industrielles dans la région nantaise en passant par le chantier de la ligne Lyon-Turin avec une "cinquantaine de blessés" côté manifestants.

"Une dissolution particulièrement inquiétante"

Les Soulèvements de la terre ont dénoncé mardi une "dissolution très politique et particulièrement inquiétante", après l'annonce du ministre de l'Intérieur, y voyant une demande de "l'agro-industrie" et de "la FNSEA".

"C'est une vaine tentative de casser le thermomètre plutôt que de s'inquiéter de la température", a encore estimé le collectif.

Les militants de cette association sont "réprimés comme des terroristes qu'ils ne sont pas", a dénoncé sur Twitter Jean-Luc Mélenchon, le fondateur de La France insoumise, appelant le gouvernement à "comprendre l'urgence climatique".

Marie-Pierre Bourgeois