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Police-Justice

Sainte-Soline: ce que l'on sait sur les blessés graves après la manifestation de samedi

Plusieurs personnes se trouvent toujours dans un état grave deux jours après les violents affrontements survenus samedi lors d'une manifestation contre un projet de méga-bassines dans les Deux-Sèvres.

Des milliers de manifestants se sont rassemblés samedi dernier à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, pour s'opposer à un projet de méga-bassines. Des affrontements ont éclaté, faisant de nombreux blessés chez les forces de l'ordre et les manifestants. Parmi ces derniers, trois se trouvent toujours dans un état grave.

• Trois personnes en urgence absolue, l'un au pronostic vital engagé

Il y a ce lundi soir trois personnes blessées hospitalisées se trouvant en urgence absolue selon le parquet de Niort. La première personne est un homme âgé de 32 ans et originaire de Toulouse. Souffrant d'un traumatisme crânien, son pronostic vital est toujours engagé.

La deuxième est une femme âgée de 19 ans et la troisième personne est un homme âgé de 27 ans.

Mickaël, un manifestant grièvement blessé au cou et dont la mère a témoigné auprès de BFMTV, est désormais hors de danger après avoir subi une opération au cerveau au CHU de Poitiers. Toujours dans le coma, son réveil est attendu ce mercredi ou jeudi.

• Polémique autour de l'intervention tardive des secours

À ces blessés graves s'ajoutent tous les autres blessés - manifestants comme forces de l'ordre - lors de cette journée de samedi. Depuis, les organisateurs accusent les autorités d'avoir sciemment retardé l'arrivée des secours pour prendre en charge la victime toulousaine et d'être à l'origine des affrontements.

La Ligue des Droits de l'Homme assure avoir constaté "plusieurs cas d'entraves par les forces de l'ordre à l'intervention des secours", dont un dans une zone "totalement calme depuis plusieurs dizaines de minutes".

Des accusations partagées par Les Soulèvements de la Terre, l'un des organisateurs, qui pointe le gouvernement comme "doublement fautif" de l'état critique du manifestant toujours dans le coma. "Entre le moment où (la victime) a été blessée (13h30) et le moment où l'ambulance est arrivée (15h10), il s'est écoulé 1h40. L'hélicoptère du Samu a décollé à 17h10, soit 3h40 plus tard", assurait samedi le mouvement sur Twitter. Et si les secours n'ont pas pu intervenir plus tôt, c'est parce qu'ils ont, selon eux, été "entravés par la police".

• Des investigations en cours sur l'intervention des secours

Les forces de l'ordre, quant à elles, "récusent totalement" cette version des faits. "Dès qu’ils ont su qu’il y avait un blessé, ils ont engagé leur médecin gendarmerie avec un infirmier sous le feu du black bloc" assure une source proche de la gendarmerie à BFMTV. Cette dernière ajoute cependant que le terrain étant difficile, il était compliqué de localiser précisément la victime, d'autant que celle-ci se situait dans une zone d'affrontements tendue.

De plus, les services de secours auraient reçu des faux appels, ce qui leur aurait fait perdre du temps, en essayant de localiser plusieurs blessés qui n'existaient pas.

La préfecture des Deux-Sèvres assure à BFMTV que "les services de secours sont intervenus dans des conditions extrêmement difficiles et ce, alors que les heurts n'avaient pas cessé et que les forces de l'ordre continuaient à être prises à partie".

"Ils ont été gênés dans leur progression par les affrontements qui se poursuivaient au plus près de la réserve de substitution", a-t-elle poursuivi.

Les forces de l'ordre ont également été critiquées par Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe Écologie - Les Verts. Cette dernière a dénoncé des tirs de grenades depuis des quads en direction de blessés. Sans répondre directement à cette accusation, le ministère de l'Intérieur a reconnu 436 grenades lacrymogènes, 260 grenades GM2L (lacrymogènes et assourdissantes, NDLR) ainsi que deux tirs de LBD depuis des quads.

Dans un communiqué publié ce lundi, le parquet de Niort indique avoir chargé la section de recherches de Poitiers de mener les investigations. Celles-ci doivent permettre de déterminer l'état de santé des personnes blessées et l'incapacité totale de travail résultant des lésions. Elles doivent également permettre d'en apprendre davantage sur les circonstances dans lesquelles ces blessures sont intervenues mais aussi les circonstances dans lesquelles les secours ont pu prendre en charge les blessés concernés par les enquêtes

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