Agriculteurs en colère, discours de politique générale... Gabriel Attal face à une semaine cruciale

Le Premier ministre va devoir faire ses preuves cette semaine avec son grand oral devant les députés à l'Assemblée nationale mardi, où la gauche entend déjà voter une motion de censure contre son gouvernement.

Sans doute aurait-il préféré un mois de janvier plus tranquille pour débuter à Matignon. Vingt jours après être devenu le plus jeune Premier ministre de l'histoire de la Ve République, Gabriel Attal s'apprête à vivre une semaine qui s'annonce une nouvelle fois compliquée, alors que les agriculteurs manifestent dans tout le pays et s'apprêtent à faire le "siège" de la capitale.

Avant de prononcer son discours de politique générale à l'Assemblée nationale mardi, sorte de grand oral devant les députés et qui n'aura pas d'incidence sur son avenir à Matignon, Gabriel Attal va devoir gérer la nouvelle journée de mobilisation des agriculteurs ce lundi 29 janvier.

Colère des agriculteurs: quelle est la stratégie du gouvernement pour y répondre?

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Un "siège de Paris" à gérer lundi

Ces derniers n'ont pas été satisfaits par les annonces faites par l'ancien ministre de l'Éducation nationale vendredi, et entendent désormais paralyser le trafic autour de Paris.

En visite en Indre-et-Loire, Gabriel Attal a reconnu n'avoir "pas répondu" à "tout (...) le mal-être de nos agriculteurs", mais s'est dit "résolu à avancer vite".

Le ton devrait toutefois vite changer. Selon Gérald Darmanin, c'est à la demande du Premier ministre et d'Emmanuel Macron que les autorités ne sont pas intervenues sur les barrages des agriculteurs ces derniers jours. Mais à l'annonce du "siège de Paris", des blindés de la gendarmerie ont été déployés autour du marché international de Rungis.

C'est dans ce contexte de crise que Gabriel Attal se présentera mardi devant les députés. Lors de son déplacement en Indre-et-Loire dimanche, il a ébauché les "trois piliers" qui devraient structurer sa déclaration: "le travail", "les services publics" et la "transition écologique".

Un discours devant les députés mardi

L'accès aux soins, l'éducation "mère des batailles", la sécurité et l'autorité, seront les thèmes centraux de la partie sur les services publics. Tandis qu'au chapitre écologique, le Premier ministre a dit espérer "sortir des débats stériles entre croissance et climat", promettant de bâtir "un nouveau modèle de croissance, car l'écologie crée des emplois".

Mais Gabriel Attal est toujours face à la même réalité politique que celle à laquelle était confrontée sa prédécesseure, Élisabeth Borne: l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale. Il ne demandera donc pas la confiance des députés par un vote, ce qui aura pour conséquence le dépôt immédiat d'une motion de censure signée par les élus de La France insoumise.

"On se prépare à un programme de souffrance générale", avait ironisé le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard, à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre lundi dernier.

Et devant les sénateurs mercredi

Mercredi, Gabriel Attal fera le même discours au Sénat, où la majorité LR est plus que jamais remontée contre l'exécutif après la censure de la loi immigration par le Conseil constitutionnel.

"Puisque manifestement ce n'est plus le Parlement qui fait la loi dans ce pays, je propose que Gabriel Attal fasse sa déclaration de politique générale devant le Conseil Constitutionnel", avait écrit le patron des sénateurs de droite Bruno Retailleau sur X vendredi.

Une fois prononcé ce discours, la deuxième salve de nominations prévues pour boucler la nouvelle équipe gouvernementale devrait intervenir "assez rapidement", a assuré la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot.

Ariel Guez