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Présidentielle

Macron accusé de "vouloir enjamber la présidentielle": Larcher maintient ses propos

Gérard Larcher et Emmanuel Macron au Congrès des maires à Paris le 18 novembre 2021

Gérard Larcher et Emmanuel Macron au Congrès des maires à Paris le 18 novembre 2021 - LUDOVIC MARIN / AFP

Le président du Sénat n'a pas changé d'avis après s'être interrogé sur "la légitimité" d'Emmanuel Macron en cas de réélection. "Il est de ma responsabilité de dire qu'une campagne électorale n'est pas simplement une espèce d'agitation", a jugé ce soutien de Valérie Pécresse.

Gérard Larcher persiste et signe. Après avoir affirmé que "la légitimité" d'Emmanuel Macron se poserait en cas de victoire en avril prochain, le président du Sénat confirme son analyse.

"Il est de ma responsabilité de dire qu'une campagne électorale n'est pas simplement une espèce d'agitation pour faire une élection, que c'est l'occasion de poser les sujets, de poser les problèmes", a expliqué ce mardi matin le patron de la Chambre haute sur France Bleu Normandie.

Alors qu'Emmanuel Macron est largement en tête de tous les sondages et que la campagn est bousculée par l'invasion russe en Ukraine, Gérard Larcher s'inquiétait la semaine dernière de ce contexte, à quelques dizaines de jours du premier tour.

"Un président du Sénat ne devrait pas dire ça" pour Macron

"S’il n’y a pas de campagne, la question de la légitimité du gagnant se posera. (...) Le président de la République veut être réélu sans jamais avoir été réellement candidat, sans campagne, sans débat, sans confrontation d’idées (...). Être en tête dans les sondages n’est pas une raison suffisante pour enjamber l’élection et considérer que ce scrutin n’est qu’une formalité, ne serait-ce que par respect de la démocratie", avait jugé ce soutien de Valérie Pécresse dans les colonnes du Figaro le 15 mars dernier.

Emmanuel Macron, qui ne souhaite pas débattre au premier tour avec ses adversaires, n'a que peu goûté cette réflexion. "Je n'ai pas pour habitude de commenter ce qui est dit par ailleurs", avait-il lancé, interrogé sur le sujet jeudi dernier lors de sa conférence de presse visant à présenter son programme.

Avant de cingler: "Un président du Sénat ne devrait pas dire ça."

Pas question de "lancer une polémique" pour Larcher

Gérard Larcher a donc tenu sa ligne ce mardi matin lors de son interview sur France Bleu Normandie, tout en ne se privant pas d'une pique supplémentaire à l'adresse de l'Élysée.

"Je ne vais pas être cruel, je ne l'ai pas exprimé ainsi, mais un président de la République parfois n'aurait pas dû dire ça. Je pense à ce qu'il a dit sur les non-vaccinés, je pense aussi (à ce qu'il a dit) sur le chômage", a-t-il taclé, tout en se défendant de vouloir "se lancer dans une polémique".

Début janvier, Emmanuel Macron avait déclaré avoir "très envie d'emmerder les non-vaccinés" dans un entretien au Parisien. En septembre 2019, le président avait assuré à un jeune qui peinait à trouver du travail que les chômeurs n'avaient qu'à "traverser la rue" pour être embauché.

Gérard Larcher a cependant cherché à adoucir ses propos, expliquant en fin d'interview avoir "du respect pour la fonction présidentielle".

"Comment pourrais-je remettre en question, moi le président du Sénat, la légitimité du suffrage universel?", a-t-il lâché lors d'un déplacement à Caen (Calvados), cité par Ouest-France.

"En aucun cas son élection serait illégitime puisqu’elle procède du vote des Français", a-t-il poursuivi. "J’ai dit toujours et je cite : les Français trancheront les 10 et 24 avril et ce choix s’imposera à tous. Que les choses soient claires et elles le sont." Suffisant pour ne pas donner envie à Emmanuel Macron de lui répondre? Réponse lors de sa prochaine prise de parole avec des journalistes.

Marie-Pierre Bourgeois