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Présidentielle: Gérard Larcher accuse Emmanuel Macron de tenter "d'enjamber" le scrutin

Le président du Sénat Gérard Larcher arrive pour une réunion à l'Elysée, à Paris, le 2 juillet 2020

Le président du Sénat Gérard Larcher arrive pour une réunion à l'Elysée, à Paris, le 2 juillet 2020 - Ludovic Marin © 2019 AFP

Le président du Sénat estime que la période actuelle appelle "à l’unité du pays" et au "débat démocratique".

Quelle serait la légitimité d'Emmanuel Macron s'il venait à être réélu? A 27 jours du premier tour du scrutin national, l'actuel président de la République est largement en tête dans tous les sondages tandis que la campagne présidentielle est logiquement bousculée par l'actualité internationale et l'invasion russe en Ukraine. Une situation qui inquiète le président du Sénat, Gérard Larcher, qui dans les colonnes du Figaro accuse le locataire de l'Élysée de tenter "d’enjamber la présidentielle".

"S’il n’y a pas de campagne, la question de la légitimité du gagnant se posera. [...] Le président de la République veut être réélu sans jamais avoir été réellement candidat, sans campagne, sans débat, sans confrontation d’idées. Tous les candidats débattent sauf lui. C’est un paradoxe!", s'inquiète-t-il.

"Attention!"

Ces derniers jours, Emmanuel Macron a souligné que plusieurs de ses prédécesseurs ne s'étaient eux-mêmes pas prêté au jeu des débats alors qu'ils étaient toujours en fonction. Face à cet argument, le sénateur des Yvelines s'interroge: "Etions-nous dans la même situation qu’aujourd’hui? Au moment où un appel à l’unité du pays s’impose, il est impossible de museler le débat démocratique."

"Être en tête dans les sondages n’est pas une raison suffisante pour enjamber l’élection et considérer que ce scrutin n’est qu’une formalité, ne serait-ce que par respect de la démocratie. [...] À moins de quatre semaines du premier tour et face aux cinq années qui viennent, nous ne pouvons pas nous résoudre à une telle absence de confrontation. Attention!"

Selon lui, ces remarques ne s'adressent pas uniquement à Emmanuel Macron, mais à l'ensemble des candidats en lice dans la course à l'Élysée. "Quel que soit le vainqueur du scrutin en avril, les conditions de cette élection construiront sa légitimité", argue Gérard Larcher.

Quel mandat?

En cas de réélection d'Emmanuel Macron, l'éventualité d'un manque de légitimité pour un second mandat agite la macronie, d'autant plus que des sujets inflammables dont la réforme des retraites y seront abordés.

"On peut voir les choses de deux façons. Soit on se dit que c'est une bonne nouvelle pour nous de faire une campagne en pointillé, que ça nous laissera les mains libres pour faire les réformes qu'on veut. Ou, au contraire, on se dit que le débat qui n'aura pas vraiment eu lieu pendant la présidentielle se fera finalement à un autre moment, dans la rue", résume à grand trait auprès de BFMTV.com un parlementaire de l'aile gauche de la majorité.
https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV