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Présidentielle: Arnaud Montebourg annonce le retrait de sa candidature, "en homme libre"

Le candidat ex-PS à la présidentielle Arnaud Montebourg, lors d'une conférence le 21 octobre 2021 à Paris

Le candidat ex-PS à la présidentielle Arnaud Montebourg, lors d'une conférence le 21 octobre 2021 à Paris - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

L'ancien ministre de l'Economie a annoncé le retrait de sa candidature à la présidentielle, sans se rallier à un autre candidat. Après cinq mois de campagne et plusieurs controverses, il ne décollait pas dans les sondages.

La gauche compte un candidat en moins. L'ancien ministre du Redressement productif est sorti de son récent silence pour annoncer ce mercredi son retrait de la course à l'Elysée en vidéo. L'ex-candidat n'a rallié aucune force d'une gauche déjà très dispersée. Il était crédité d'à peine 1% des intentions de vote dans le dernier sondage Elabe réalisé pour BFMTV et L'Express avec notre partenaire SFR.

"Le moment est donc venu pour moi, en homme libre, absolument libre, en entrepreneur fier et heureux de l'être, en homme sincèrement engagé pour que la France fasse d'autres choix, de vous dire que j'ai pris la décision de me retirer de la course présidentielle", a-t-il expliqué.

Filmé pendant trois minutes trente sur les hauteurs de Bibracte, Arnaud Montebourg a choisi ce site archéologique où il effectue chaque année l'ascension du Mont Beuvray dans le Morvan, pour faire son annonce. En 2014, il enjoignait déjà dans ce lieu symbolique les différentes "tribus" socialistes à s'entendre. Une image qui n'est pas sans rappeler la traditionnelle ascension du Président François Mitterrand de la Roche de Solutré.

"Aucun n'est décidé à surmonter nos désaccords"

Arnaud Montebourg s'est illustré lors d'un dernier coup d'éclat mi-décembre, appelant à l'union de la gauche quelques heures avant la candidate socialiste Anne Hidalgo. Depuis, c'est la débandade. Il avait pourtant appelé les candidats un à un, lors d'une séquence mémorable, où il s'est filmé composant les numéros de Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Fabien Roussel. Avec leurs répondeurs pour seule réponse.

"Cela va se jouer mi-janvier" expliquait-il à Libération. Ce 19 janvier, il n'en est rien. Aucun ralliement ne s'est opéré, pas même le sien. Le Parisien avait pourtant fait courir la rumeur qu'il allait rejoindre les rangs de Christiane Taubira, dernière venue dans la palette de participants. Les discussions ne sont pas terminées. Il n'a pas non plus raccroché avec le candidat communiste Fabien Roussel, qu'il estime proche de ses idées.

"Je n'ai pas réussi à unir dans un programme commun ma candidature à d'autres candidatures" a expliqué celui qui assure avoir fait tous les "efforts" possibles en ce sens. "Mais aucun n'est décidé à surmonter nos désaccords", a-t-il cinglé dans sa vidéo.

Polémique et parrainages

Cinq mois après son entrée dans l'arène, sans l'appui d'un parti, Arnaud Montebourg ne pouvait plus ignorer ses difficultés. Une polémique en particulier, lorsqu'il a tenu des propos très durs en novembre pour un ex-socialiste sur le blocage des transferts d'argent en direction du Maghreb. Sans oublier la difficulté à récolter 500 parrainages d'élus locaux pour être sur la ligne de départ au premier tour.

Face à ces blocages, ses soutiens de la première heure ont déserté le navire. Des divisions internes ont miné sa cohérence, avec, d'un côté, ses proches issus d'une gauche classique, et, de l'autre, les tenants d'une ligne plus dure, à l'image de l'ex-sarkozyste François-David Cravenne, à l'origine de la mesure sur l'arrêt des tranferts d'argent. Le chantre du Made in France a insisté sur sa marginalité dans sa vidéo: "J'en ai tiré la conclusions que mes idées étaient certainement devenues étrangères à ma propre famille politique."

Nina Jackowski