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Présidentielle

Accusée d'"ambiguités", LFI assure que voter Le Pen au second tour "n'est pas une option"

Adrien Quatennens à Cordemais (Loire-Atlantique) en septembre 2021

Adrien Quatennens à Cordemais (Loire-Atlantique) en septembre 2021 - Sebastien SALOM-GOMIS / AFP

Alors que Yannick Jadot a assuré que Jean-Luc Mélenchon laissait des "ambiguités" sur un éventuel barrage à l'extrême droite en cas de second tour Le Pen-Macron, Adrien Quatennens a assuré que LFI n'appellerait jamais à voter pour le Rassemblement national.

Voter Marine Le Pen "n'est pas une option" pour LFI en cas de duel Macron-Le Pen au second tour de la présidentielle, a assuré jeudi le numéro deux de LFI Adrien Quatennens, une position "ambigüe" selon l'écologiste Yannick Jadot.

Adrien Quatennens a en outre estimé sur FranceInfo que les électeurs "en colère" tentés par Marine Le Pen "sans pour autant adhérer aux thèses ethnicistes et à la vision identitaire" du RN "se font berner" en matière économique et sociale, la candidate étant "l'autre candidat des riches". À l'inverse, un duel Mélenchon-Macron au second tour transformerait selon lui l'élection en "référendum social" avec "un débat sur les vraies préoccupations des Français".

Appellerait-il à faire barrage à Marine Le Pen en cas de duel Macron-Le Pen au second tour? Le premier tour n'est pas déjà "joué", mais "de toute façon le vote Le Pen, le vote d'extrême droite, n'est pas une option pour nous", a-t-il répondu, tout en estimant qu'appeler à "faire barrage" à la candidate du RN pourrait avoir "un effet contreproductif".

"C'est normal de consulter ceux qui ont parrainé"

Jean-Luc Mélenchon avait de son côté indiqué mercredi que dans une telle configuration au second tour, il consulterait les quelque 310.000 personnes qui l'ont soutenu en ligne avant de donner une consigne. Une position ambigüe, selon le candidat écologiste Yannick Jadot. "Les écologistes n'ont jamais hésité à construire des fronts républicains contre l'extrême droite. Les ambiguïtés de Jean-Luc Mélenchon vis-à-vis de l'extrême droite, je les lui laisse", a-t-il affirmé à l'occasion d'un déplacement sur la pollution de l'air à Ivry-sur-Seine.

Le directeur de campagne de LFI Manuel Bompard a rappelé qu'en 2017, et en 2022 le cas échéant, "l'option de vote pour Marine Le Pen n'existait pas dans la consultation". Interrogé sur les critiques qui pourraient survenir à gauche, il a ajouté: "À un moment il faut choisir, soit on reproche à Jean-Luc Mélenchon d'être autoritaire, soit de consulter sa base. C'est normal de consulter ceux qui ont parrainé".

Le Pen ou Macron: un désastre des deux côtés pour Quatennens

Adrien Quatennens a souligné: "Si vous en avez plein le dos qu'à chaque élection on vous fasse le coup du barrage au second tour (...), vous pouvez vous offrir cette fois le luxe de chasser dans les urnes l'extrême droite dès le premier tour et pour ça il y a un bulletin de vote, c'est Jean-Luc Mélenchon". Les intentions de vote pour le candidat LFI montent à 15,5% dans certains sondages, tandis que la candidate RN progresse jusqu'à 21%, toujours devancée par Emmanuel Macron, à quelque 28%.

Invité à dire ce qui serait "le pire" entre une élection de Marine Le Pen et celle d'Emmanuel Macron, Adrien Quatennens a jugé que "de toute façon ce sera un désastre des deux côtés".

Marine Le Pen estime pour sa part dans 20 Minutes que "beaucoup" de Français "n'auront plus envie de sauver" Emmanuel Macron car "les Français se sont appauvris" sous son mandat. Elle dit que "non", Jean-Luc Mélenchon n'est pas l'adversaire qu'elle redoute le plus, fustigeant son projet "pas financé". Il "passe par un impôt de 100% au-delà d'un certain seuil, ce n'est pas constitutionnel", estime la candidate RN, qui lui reproche de ne parler que du pouvoir d'achat, sans "aucune régulation de l'immigration".

A.A. avec AFP