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Municipales

Dernière ligne droite pour la primaire PS à Marseille

Patrick Mennucci et Samia Ghali, lors d'un débat de l'entre-deux tours.

Patrick Mennucci et Samia Ghali, lors d'un débat de l'entre-deux tours. - -

La course pour l'investiture PS en vue des municipales à Marseille entre dans sa dernière ligne droite, ce dimanche, avec la tenue du second tour de l'élection qui doit décider qui de Patrick Mennucci ou Samia Ghali se présentera aux municipales du mois de mars.

Journée décisive pour les socialistes à Marseille. Le second tour de la primaire PS, qui se tient ce dimanche, doit décider qui de Samia Ghali ou de Patrick Mennucci affrontera le sortant Jean-Claude Gaudin (UMP) aux municipales de 2014, s'il est candidat, après un entre-deux-tours si explosif qu'il paraît compromettre le rassemblement à l'issue de la primaire.

Scrutin sous surveillance renforcée

La sénatrice Samia Ghali, 45 ans, élue des quartiers nord, part avec une longueur d'avance après être arrivée en tête avec 25,25% des 20.734 votes exprimés au premier tour. Le député Patrick Mennucci, 58 ans, élu du centre-ville, qui a récolté 20,65% des suffrages, peut lui se prévaloir du soutien de trois des quatre candidats éliminés, seul le conseiller général Christophe Masse (14,29%) n'ayant pas donné de consigne.

Les deux candidats en lice ont voté ce dimanche matin. Premier à voter dans son secteur du centre-ville, le député Patrick Menucci, venu en famille, affichait un air détendu. Il n'a pas fait de déclaration d'ordre politique mais a fait part de sa satisfaction devant l'intérêt médiatique des primaires marseillaises. De son côté, Samia Ghali a accompli son devoir électoral vers 11 heures, dans le 7e arrondissement, où elle réside. Face aux caméras, la candidate a, une nouvelle fois, dénoncé une "coalition" montée contre elle et des "ordres donnés Matignon" pendant la campagne.

Les sympathisants socialistes, comme au premier tour, peuvent se rendre dans l'un des 55 bureaux de vote, répartis sur 15 lieux dans la ville, et ouverts de 9 heures à 19 heures. Mais la surveillance est renforcée, affirme la Haute autorité des primaires (HAP), garante de la bonne tenue de ces primaires, qui assure avoir tiré des enseignements d'un premier tour chaotique.

"Attention toute particulière" de la Haute autorité des primaires

Dimanche dernier, les problèmes de listes d'émargement fausses ou incomplètes et surtout l'affaire "des minibus" - des véhicules loués par la sénatrice pour emmener les électeurs aux bureaux de votes - ont en effet laissé des traces.

Les transports collectifs sont "légaux" pour la HAP, et Samia Ghali a déjà prévenu qu'elle y aurait de nouveau recours, mais le dispositif ne doit pas "remettre en cause le libre choix de vote". Exit, donc, les affichettes de candidat sur les bus, exit également les débats aux abords des lieux de vote, qui doivent rester "neutres", prévient l'autorité. Elle y portera une "attention toute particulière".

Seul incident signalé ce dimanche matin: le portail d'entrée d'un lieu de vote du 13e arrondissement, favorable à la sénatrice, a été bloqué avec de la colle forte, un problème qui a toutefois pu être réglé rapidement, selon la HAP.

Peu de débat de fond, beaucoup d'accusations

Les candidats, tout deux "forts en gueule", ont également consigne de rester discrets. A l'exception d'un seul, tous s'étaient largement exprimés durant le scrutin dimanche dernier, une "transgression générale" du code électoral, pour l'autorité.

Ces rappels à l'ordre et ce dispositif suffiront-ils à garantir un scrutin serein? Rien n'est moins sûr, au vu de la semaine écoulée, lors de laquelle les candidats ont échangé coups pour coups et se sont même fait piéger au téléphone par un humoriste samedi.

Car dans cet entre-deux-tours très tendu, les différences de fond entre les deux candidats, qui existent pourtant - lui veut vendre le stade Vélodrome, pas elle ; elle est contre la métropole, lui la soutient -, ont été les grandes absentes, laissant place aux accusations ad hominem.

Rassemblement compromis

Après le ralliement de la quasi-totalité des autres candidats à son adversaire, la sénatrice a rapidement accusé son rival d'être "le candidat de Paris, de Matignon", notamment lors du soutien du président de la communauté urbaine Eugène Caselli (16,57%), après, selon elle, un coup de fil de Jean-Marc Ayrault.

Le député, alors qu'il semblait plutôt vouloir calmer le jeu en début de semaine, a fini par dégainer vendredi, lâchant que Samia Ghali était la "candidate du système" Jean-Noël Guérini, le président du Conseil général tombé en disgrâce suite à ses démêlés judiciaires.

"Il a été le premier enfant du système Guérini", a réagi aussitôt Samia Ghali, poursuivant sa dénonciation de la "bande à Mennucci" et affirmant avoir le sentiment de "faire campagne contre le Front national".

Après pareilles accusations, le rassemblement dimanche soir derrière le candidat désigné, objectif initial de cette primaire pour les socialistes, semble compromis, même si le PS espérait encore samedi réunir les deux candidats à l'issue du scrutin. Si Patrick Mennucci n'a eu de cesse d'affirmer qu'il se rallierait en cas de défaite, Samia Ghali a soigneusement éludé la question, affirmant ne pas envisager de perdre, avant finalement de laisser planer le doute, samedi, sur son avenir au PS, si elle arrivait deuxième.

A.S. avec AFP