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Législatives

"Acharnement", "campagne de calomnie", "amertume": les insoumis regrettent le retrait de Taha Bouhafs

Le journaliste Taha Bouhafs pose le 21 février 2020 à Paris

Le journaliste Taha Bouhafs pose le 21 février 2020 à Paris - JOEL SAGET © 2019 AFP

Après l'annonce du retrait de son candidat dans le Rhône, Jean-Luc Mélenchon s'en "veut de ne pas avoir su le réconforter". François Ruffin estime de son côté que le jeune homme représente "une partie de la sensibilité de la population française".

Un sentiment de gâchis. C'est l'ambiance sur les bancs de La France insoumise ce mardi matin après l'annonce par Taha Bouhafs de son retrait dans la course aux législatives dans la 14e circonscription du Rhône. Le journaliste engagé s'est fendu d'un long message ce mardi matin expliquant avoir "essayé" de "tenir bon" mais "ne plus y arriver".

"Une meute s'est acharnée contre lui. À 25 ans, c'est lourd de vivre avec des menaces de mort et des mises en cause publiques quotidiennes. Je m'en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire", a regretté Jean-Luc Mélenchon ce mardi matin sur son compte Twitter.

"Vous êtes parfait? Moi non", le défend Alexis Corbière

Investi par la Nouvelle union populaire, écologique et sociale, Taha Bouhafs a été pointé du doigt depuis une dizaine de jours pour sa condamnation pour injure publique en 2020, après avoir traité une syndicaliste policière "d'arabe de service". Il a depuis fait appel.

"Taha Bouhafs était l’exemple de ces milieux sociaux et qui s’engagent et qui ne sont pas toujours parfaits. Vous êtes parfait? Moi non", a également avancé le député LFI Alexis Corbière ce mardi matin sur France 2.

Quatennens dénonce une "campagne de calomnie"

"Je n'ai pas le brevet, je n'ai pas le bac. J'ai fait de la manutention, des ménages. J'ai vécu des choses dans ma chair que pas grand-monde à l'Assemblée nationale ne comprend", expliquait le jeune homme en fin de semaine dernière à BFMTV.com.

Même son de cloche du côté d'Adrien Quatennens.

"On peut s’inquiéter que des habitants des quartiers populaires, qui n’ont certes pas la parole calibrée, subissent des campagnes de calomnie", a analysé le parlementaire ce mardi matin sur Sud radio.

Alors que Taha Bouhafs confiait à BFMTV.com que son élection à l'Assemblée nationale serait un "vrai bouleversement politique pour des millions de jeunes", François Ruffin juge son retrait symbolique.

"Une partie de la sensibilité de la population française", avance François Ruffin

"Moi ce qui m'inquiète ce n'est pas qu'il y ait un Taha Bouhafs à l'Assemblée, c'est ce qu'il n'y a pas à l'Assemblée: combien d'ouvriers? Zéro. Combien de maçons? Zéro. Combien d'agents d'entretien? Zéro", a avancé le député de la Somme ce mardi matin sur France info.

"Je souhaite que l'Assemblée nationale soit représentative de la diversité de la société française et on peut considérer qu'il représente une partie de la sensibilité de la population française", a encore jugé le fondateur du journal Fakir.

Le jeune homme fait également les frais des attaques de Fabien Roussel qui n'a guère goûté son investiture et a appelé lundi La France insoumise à "la revoir". Le candidat communiste à la présidentielle jugeait que la maire PCF de Vénissieux, Michèle Picard, était plus légitime.

Marie-Pierre Bourgeois