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Législatives: Fabien Roussel "demande à LFI de revoir la candidature" de Taha Bouhafs

Fabien Roussel, du PCF, à Paris, le 28 avril 2022

Fabien Roussel, du PCF, à Paris, le 28 avril 2022 - Thomas COEX © 2019 AFP

Taha Bouhafs a annoncé samedi soir avoir été investi par la Nupes dans la 14e circonscription du Rhône. Fabien Roussel demande à LFI de "revoir" la candidature du journaliste militant. Ce dernier a réagi dans un tweet désormais supprimé.

Une candidature "pas acceptable". Le député du Nord et ex-candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, était l'invité de France 2 ce lundi matin. Il a réagi à l'investiture de Taha Bouhafs par la Nouvelle union populaire écologique et sociale aux législatives.

Il a jugé la candidature du journaliste militant, investi dans la 14e circonscription du Rhône (Vénissieux, Saint-Priest, Feyzin, Saint-Fons, Corbas, Solaize), de "pas acceptable" et a demandé à LFI de "revoir cette candidature".

"On a dit à LFI qu’il y avait un problème, on continue à discuter avec eux. Je ne comprends pas que LFI puisse présenter quelqu'un sous ses couleurs qui a été condamné en première instance pour injure raciale", a-t-il déclaré.

"Remettre son mandat"

Le militant avait en effet été condamné par le tribunal correctionnel de Paris, en 2021, à une amende de 1500 euros, pour "injure publique en raison de l'origine" -il avait qualifié la policière syndicaliste, Linda Kebbab, d'"arabe de service".

L'ex-candidat communiste à la présidentielle a rappelé que, si Taha Bouhafs a fait appel de la décision, "il pourrait être condamné en 2e instance et s’il était élu devoir remettre son mandat."

"Ce n’est pas acceptable. On demande à LFI de revoir cette candidature. Nous disons, nous, que ce n’est pas sérieux", a confié Fabien Roussel.

Une candidature dissidente à Vénissieux

L'investiture de Taha Bouhafs ne passe pas non plus à Vénissieux. Le militant a effectivement été préféré par la Nupes à la maire actuelle de la ville, Michèle Picard, pour les législatives.

Mardi, elle avait dit regretter ce choix et avait évoqué un "candidat parachuté surtout connu dans les réseaux sociaux". L'élue communiste a annoncé son intention de se présenter aux législatives dans la 14e circonscription du Rhône, malgré l'accord passé entre EELV, LFI et le PCF.

Sur France 2, Fabien Roussel a déclaré comprendre "la colère" et la "candidature de Michèle Picard".

La réponse de Taha Bouhafs

Dans un tweet désormais supprimé que l'AFP a pu consulter, Taha Bouhafs a vivement repoussé cette requête de Fabien Roussel.

"Vous devez respecter l'accord que vous avez signé et retirer votre candidate cumularde", a-t-il écrit.

Dans son tweet critiquant la "cumularde" Picard, Taha Bouhafs rappelle qu'elle est maire depuis 2009 et vice-présidente de la métropole de Lyon, depuis 2020. Il indique cependant à tort qu'elle est conseillère régionale: elle ne l'a jamais été.

Il relève également que Mme Picard était "surtout candidate perdante aux législatives 2012 et 2017 arrivant quatrième derrière LFI" à ce dernier scrutin, et quatrième en 2012, derrière le PS, le FN et l'UMP, sous l'étiquette Front de gauche.

Arié Alimi, avocat du jeune militant et de Jean-Luc Mélenchon, s'est lui aussi fendu d'un tweet. "On peut comprendre que les jeunes Arabes des quartiers populaires qui militent contre le racisme dans la police, ça vous horripile. En revanche violer un accord électoral entraîne des conséquences lourdes."

Marie Gentric et Hanna Devaud avec AFP