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"On est arrivés au bout du bout": jusqu'à 8 heures d'attente aux urgences d'Aix-en-Provence

Aux urgences d'Aix-en-Provence, certains patients peuvent patienter plus de 8 heures dans les couloirs. Un syndicaliste dénonce une situation au bord de l'implosion.

"On ne peut plus". Le syndicat Force Ouvrière tire la sonnette d'alarme et dénonce une situation au bord de l'implosion aux urgences d'Aix-en-Provence. Il pointe notamment du doigt les répercussions des fermetures à répétition des urgences de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) ou encore de Pertuis, en raison de la carence d'effectifs médicales.

Dans ces cas-là, les urgences sont gérées par le 15 et la plupart des patients sont redirigés vers Aix-en-Provence. En conséquence, il y aurait parfois de temps d'attente rallongés pouvant aller de six à huit heures dans la zone d'attente couchée (ZAC).

"On n'avait jamais vu ça, des temps d'attente aussi longs et de manière généralisée", déplore René Salles, secrétaire général FO des hospitaliers d'Aix-en-Provence et Pertuis, au micro de BFM Marseille Provence.

"On est arrivés au bout du bout"

Face à ce constat, le personnel médical semble aussi à bout. René Salles mentionne avoir en ce moment, aux urgences d'Aix-en-Provence, onze arrêts maladies, "dont quatre maternités".

"On ne peut plus, Avec un volant d'heures supplémentaires qui est astronomique parce que les collègues qui veulent vraiment faire le métier, aujourd'hui ils se retrouvent à devoir se remplacer (...) On est arrivés au bout du bout, on est à l'équivalent par exemple d'heures supplémentaires de plus de trois équivalents temps plein", déclare le secrétaire général FO des hospitaliers d'Aix-en-Provence et Pertuis.

Le 22 février dernier, le syndicat a organisé une réunion publique pour alerter sur le manque de lits et de personnel. Une tribune a été signée par près de 2.000 personnes. Elle sera adressée à l'Élysée.

Il y a quelques jours, le ministre de la Santé Frédéric Valletoux avait annoncé l'ouverture d'une enquête administrative concernant la mort d'une octogénaire souffrant de troubles neuropsychologiques, retrouvée dans un conteneur de l'hôpital d'Aix-en-Provence, où la patiente s'était perdue après avoir échappé à la surveillance des soignants.

L'objectif est de "comprendre s'il y avait des désordres dans l'organisation du service à ce moment-là", avait expliqué Frédéric Valletoux, évoquant un possible "défaut de surveillance" de l'octogénaire à "un moment de surcharge de travail, notamment l'arrivée de deux ou trois patients en salle de déchoquage".

Manon Mugica et Solenne Bertrand