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Octogénaire retrouvée morte dans un conteneur à l'hôpital d'Aix-en-Provence: une enquête administrative ouverte

Le ministre de la Santé Frédéric Valletoux a demandé cette enquête afin de "comprendre s'il y avait des désordres dans l'organisation du service à ce moment-là", a-t-il détaillé.

Le ministre de la Santé Frédéric Valletoux a annoncé ce dimanche 3 mars une enquête administrative sur la mort d'une octogénaire souffrant de troubles neuro-psychologiques, retrouvée dans un conteneur de l'hôpital d'Aix-en-Provence, où la patiente s'était perdue après avoir échappé à la surveillance des soignants.

Après avoir affirmé que "tout décès aux urgences est vraiment terrible" et adressé ses pensées à la famille, le ministre a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête administrative soit diligentée", lors de l'émission Questions politiques (France Inter, franceinfo, Le Monde).

L'objectif est de "comprendre s'il y avait des désordres dans l'organisation du service à ce moment-là", a poursuivi Frédéric Valletoux, évoquant un possible "défaut de surveillance" de l'octogénaire à "un moment de surcharge de travail, notamment l'arrivée de deux ou trois patients en salle de déchoquage".

"Aucune trace de coups, de violences"

"Dans cet interstice, il semblerait qu'elle soit partie et ait trouvé un chemin jusqu'à ce local très reculé -puisqu'il a fallu plusieurs jours de recherche avant qu'on ne retrouve la personne malheureusement décédée", a-t-il poursuivi.

L'autopsie du corps de cette femme de 85 ans, qui avait "pénétré seule dans un container vide de l'établissement", n'a montré "aucune trace de coups, de violences ou de choc quelconque et attribue son décès à une pneumopathie", a indiqué ce jeudi 29 février à l'AFP le procureur de la République d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon.

"Des examens anatomopathologiques ont été prescrits par le parquet pour affiner ces premières conclusions", a-t-il précisé, expliquant qu'une enquête a été ouverte "aux fins de recherche des causes de la mort".

La fille de la victime a déclaré à La Provence que sa mère avait échappé à la surveillance de l'hôpital le 23 février au soir. "On a fouillé partout dans l'hôpital, le samedi, le dimanche. L'hôpital n'a pas bougé, personne n'a rien fait", a dénoncé cette femme, expliquant n'avoir finalement retrouvé sa mère qu'avec l'aide d'un cousin pompier et de collègues de celui-ci.

Le déploiement du SAS

Hyères, Nantes, ou encore Toulouse, après des morts "inattendus" dans des services d'urgences débordés, des députés et organisations ont récemment réclamé une commission d'enquête parlementaire.

Pour "soulager un peu les urgences", le ministre de la Santé a évoqué ce dimanche le SAS (service d'accès aux soins) -Samu amélioré qui réoriente vers la médecine de ville les cas plus "légers"-, qui permet "10 à 30% de moins de passages". Présent dans 63 départements, ce système sera "déployé dans 100 départements d'ici l'été", a-t-il assuré.

Et "on va, dans les territoires, organiser la permanence des soins", sous le contrôle des Agences régionales de santé (ARS), a promis Frédéric Valletoux.

JMA avec AFP