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Marseille: un mois après, le quartier toujours marqué par les effondrements rue de Tivoli

Des expertises sont toujours en cours sur les immeubles de la rue, ce qui retarde le processus d'indemnisation des sinistrés.

La rue de Tivoli toujours choquée. Un mois jour pour jour après les effondrements des numéros 17 et 15, le quartier reste marqué par le drame qui a coûté les vies de huit habitants.

"C'est quand même quelque chose qui a marqué tout le monde dans le quartier, et ça restera, je pense, pendant un petit moment comme ça", déclare Nathan, boucher du quartier, au micro de BFM Marseille Provence. "Parce que tout le monde se connaît, tout le monde se croise."

Les sinistrés toujours pas indemnisés

Dans la rue de Tivoli, les traces des effondrements sont encore bien présentes. Au numéro 19, des étais ont été installés pour consolider la structure et une bâche disposée sur la partie effondrée de l'immeuble.

Sur les 302 habitants évacués de 43 immeubles du quartier, 138 ont pu regagner leurs logements à la fin du mois d'avril. À l'intérieur du périmètre de sécurité, le dispositif a été considérablement réduit et ne concerne désormais plus que les rues de Tivoli et de l'Abbé-de-l'Épée, où huit agents de sécurité se relaient encore nuit et jour.

Malgré tout, des expertises sont encore en cours sur les immeubles de la rue. La ville de Marseille a par ailleurs sollicité "trois études distinctes qui sont toujours en cours afin d'analyser la sécurité bâtimentaire des immeubles un par un".

Mais ce processus retarde l'indemnisation des sinistrés auprès de leurs assurances.

"Même quand il y a un cadre légal, les assurances sont extrêmement compliquées à faire indemniser lorsqu'il y a un drame. Nous l'avons vu avec la rue d'Aubagne", explique Kaouther Ben Mohamed, du collectif "Marseille en colère". "On mettra la pression sur l'État et sur la Fédération nationale de l'assurance, parce que c'est d'abord elle qu'il faut mettre en face de ses responsabilités."

Pendant un mois, le gymnase Vallier s'était chargé d'accueillir et d'accompagner les sinistrés dans leurs démarches. Mais depuis le 2 mai, les familles doivent désormais se rendre au 47 rue Chape. Le collectif "Tivoli 9 Avril" devrait quant à lui rencontrer le maire ce vendredi.

Une information judiciaire ouverte

Le 28 avril dernier, une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Marseille contre "personne non dénommée", des chefs "d'homicides et blessures involontaires".

Confiée à plusieurs juges d'instruction, elle doit déterminer si l'explosion de gaz qui a causé l'effondrement du numéro 17, puis du numéro 15, est le fruit d'une maladresse, d'une imprudence, une inattention, de la négligence ou un manquement à une obligation de sécurité.

Le fils de l'une des victimes des effondrements avait notamment porté plainte pour homicide involontaire.

"L’habitante du premier étage était une personne âgée que je connaissais et que j’aimais beaucoup, qui devenait sénile, et qui malheureusement se réveillait la nuit, se faisait à manger et oubliait le gaz allumé", avait déclaré cet ancien policier à BFMTV.

De son côté, Philippe, neveu de l'habitante en question, s'était dit convaincu que l'origine de l'explosion n'est pas imputable à sa tante. "Une fois elle avait oublié une casserole sur le feu. A partir de là, on s’est dit qu’il n’y aurait pas de deuxième fois, on a fait tout enlever. Le problème vient d’ailleurs, il ne vient pas de là", avait-il assuré.

Les obsèques du jeune couple samedi

Ce samedi auront lieu les obsèques de Marion et Michael, les deux plus jeunes victimes des effondrements. Le couple travaillait pour une entreprise d'expertise digitale à Aix-en-Provence.

Dans les colonnes de La Provence, une proche de Marion évoque "quelqu'un de lumineux, solaire, toujours positive, attentionnée". La soeur de Michael décrit quant à elle son frère comme son "modèle de vie, celui qui apaise et conseille".

Les obsèques de Marion et Michael auront lieu en l'église Saint-Vincent-de-Paul, aussi appelée "Les Réformés". Une chapelle ardente sera mise en place la veille au sein de l'église Saint-Michel-l'Archange, dans le 5e arrondissement, pour que les Marseillais puissent se recueillir.

Thomas Bernabé avec Laurène Rocheteau