Immeubles effondrés à Marseille: après le drame, un "élan de solidarité extraordinaire"

Les habitants s'organisent pour venir en aide aux personnes évacuées ou sinistrées mais apportent également leur soutien aux secours, toujours à la recherche de rescapés.

"Un élan de solidarité phénoménal". L'effondrement d'un immeuble rue Tivoli à Marseille a causé la mort d'au moins six personnes et entrainé dimanche l'évacuation de plus de 200 personnes dans les bâtiments autour. Les secours s'activent depuis dans les décombres pour tenter de retrouver des survivants.

Le quartier, sous le choc, s'est organisé pour venir en aide aux habitants déplacés, mais aussi aux secours sur place.

Didier Jau, maire des 4e et 5e arrondissements de Marseille, salue sur notre antenne "l'élan de solidarité absolument extraordinaire, formidable de beaucoup de Marseillais". Il dit recevoir des propositions de "bénévolat, des biens matériels et même des sommes d'argent. Un élan de solidarité phénoménal."

"Est-ce qu'on peut faire quelque chose?"

Dès dimanche, des associations ont ainsi commencé des récoltes de vêtements pour les habitants ayant dû évacuer leur habitation et n'ayant pas eu le temps de prendre tout ce qu'il leur faudrait.

L'association des parents d'élève de l'école publique Franklin Roosevelt a rapidement publié un questionnaire sur lequel il est possible de signaler si on veut et peut loger quelqu'un ou si "vous avez des vêtements adultes et enfants à donner". Il est aussi possible de leur écrire à [e-mail].

Dans les paroisses, "les gens se sont manifestés en demandant ce que l'on pouvait faire: est-ce qu'on peut faire une collecte? Est-ce qu'on peut faire quelque chose?", rapporte à BFMTV le Père Rémy de Mauvaisin, curé des paroisses Saint Michel Archange et Saint-Pierre, "il y a un certain élan de solidarité".

La plateforme d'entraide marseillaise Aouf s'est ainsi relancée pour proposer des solutions de "logements, des habits, des repas, des dons" aux personnes évacuées.

Le collectif du 5 novembre (créée pour l'effondrement d'immeubles rue d'Aubagne en 2018) a appelé dimanche à ce que les personnes évacuées soient relogées dans des Airbnb réquisitionnés et propose son aide aux personnes délogées à l'adresse [e-mail].

La Mairie a de son côté mis en place un numéro spécial pour les habitants évacués ou sinistrés: 04.91.55.11.11. Un point de collecte regroupant tous les dons devrait également être opérationnel dans les prochaines heures.

"Tous les pompiers viennent prendre le café"

Les pompiers et secours racontent également sur place recevoir de nombreuses marques d'affection des habitants et commerçants du quartier. Gâteaux, café, boissons... Aïda, riveraine, passe régulièrement les voir pour leur amener de quoi manger depuis dimanche et parle avec eux: "on a discuté, on a blagué un petit peu, un peu ri. Il faut leur apporter un peu de gaieté".

Erika, boulangère dans un établissement proche de la rue Tivoli, est de son côté restée ouverte jusqu'à minuit dimanche soir, "on ne peut pas laisser tous les secours sans manger sans boire", raconte-t-elle à BFMTV. Et ce lundi matin c'était petit-déjeuner gratuit.

La commerçante raconte que "beaucoup de clients ce matin participent à les faire déjeuner (...) On a encore eu une dame qui nous a donné 50 euros pour ce midi, pour ceux qui veulent se ravitailler".

Même son de cloche dans le café d'Hadrien, chez qui une cagnotte a été lancée pour les secours. "Comme tous les pompiers viennent prendre le café, vont aux toilettes, viennent charger leur téléphone, les clients ont laissé de l'argent (...) pour ne pas qu'ils aient à payer les cafés", raconte-t-il.

"Les habitants ont été très généreux, j'ai encore un client qui vient de laisser 40 euros pour les soutenir", ajoute-t-il, "tout le monde est choqué, tout le monde veut aider".

Salomé Vincendon Journaliste BFMTV