Des aménagements "adaptés et égalitaires": la Métropole de Lyon défend sa démarche pour des pistes cyclables "non genrées"

Le vice-président de la Métropole Fabien Bagnon avait été critiqué sur les réseaux sociaux après avoir fait part de son intention de "concevoir des pistes non genrées". Il se défend et rappelle qu'il s'agit avant tout d'améliorer l'accès à ces aménagements et leur sécurité.

Y aura-t-il bientôt des pistes cyclables non genrées à Lyon? Cette question s'est retrouvée au centre des débats dans l'agglomération lyonnaise ces derniers jours à la suite d'un tweet posté par le vice-président de la Métropole chargé de la voirie et des mobilités actives Fabien Bagnon.

Des critiques sur les réseaux sociaux

Le 5 juin dernier, l'élu écologiste évoque les futures Voies Lyonnaises, ce projet qui prévoit la création d'une dizaine de pistes cyclables dans les prochaines années afin d'encourager la pratique du vélo.

Interrogé sur la question de la parité dans l'usage du vélo par le collectif "femmes en mouvement", Fabien Bagnon apporte la réponse suivante: "la communauté de femmes à vélo “Beyond My Bike” participe aux réunions techniques avec les équipes des Voies Lyonnaises pour concevoir des pistes non genrées et donc inclusives".

Le terme "piste non genrées et donc inclusives" fait alors polémique notamment sur les réseaux sociaux où plusieurs internautes font part de leur incompréhension voire même de leur franche opposition à ce concept utilisé par Fabien Bagnon. La route pourrait donc être "sexiste" critiquent certains internautes qui interpellent l'élu.

"Une égalité réelle de toutes et tous"

Fabien Bagnon a tenu ce mardi à apporter des clarifications sur ses propos. Sur Twitter, l'élu métropolitain a expliqué se baser sur des études mêlant urbanisme et genre pour soutenir la nécessité de mettre en place des pistes cyclables ouvertes à tous.

"Notre environnement peut favoriser/défavoriser son appropriation par un genre. C'est par exemple le cas des aménagements sportifs. Si l'on veut une égalité réelle de toutes et tous, on doit chercher à faire en sorte que chacun puisse bénéficier des aménagements publics".

Par le terme de "piste non genrée", l'élu explique vouloir mener une réflexion afin d'analyser quels sont les éléments pouvant “freiner” l'utilisation de la piste cyclable par des personnes d'un genre particulier.

"Est-ce un problème d'éclairage nocturne? Est-ce que la piste est monopolisée pour des usages sportifs principalement masculins?", s'interroge le vice-président à la métropole.

Des pistes inclusives

Le vice-président à la Métropole rappelle par ailleurs que l'inclusivité ne concerne pas que le genre mais a pour ambition l'accessibilité à toutes les personnes quelque soit leur situation.

Il explique notamment vouloir des pistes cyclables suffisamment larges afin de permettre aux personnes en fauteuil roulant de les emprunter en toute sécurité à l'aide de leurs vélos adaptés. Des pistes cyclables inclusives sont également pour lui, la garantie pour les familles de circuler à vélo avec leurs enfants de manière sécurisée.

Fabien Bagnon affirme vouloir élargir la réflexion sur l'inclusivité des infrastructures aux vélos en libre-service afin de rendre ces aménagements les plus "adaptés et égalitaires possibles".

Sur France Culture, l'urbaniste Marion Waller expliquait en janvier dernier que certaines contraintes sont "intériorisées" par les femmes.

"Les femmes vont parfois se dire: je ne vais pas à tel endroit parce que je ne me sens pas en sécurité. C'est une carte mentale qui se crée", soulignait-elle, tandis que la professeure de géographie Marion Tillous rappelle que des rames de métro réservées aux femmes avaient été testées dans plusieurs villes.

Gauthier Hartmann