Blindés à la frontière, frappes aériennes, "siège total"... La riposte d'Israël contre le Hamas s'organise

Deux jours après le début de l'offensive du Hamas, Israël organise sa riposte. Des blindés ont été massés à la frontière avec la bande de Gaza, laissant présager une intervention terrestre pour tenter de libérer les otages israéliens, non sans risques.

Au "déluge d'Al-Aqsa" du Hamas, Israël répond par l'opération "glaives de fer", le nom donné à son opération de riposte globale. Deux jours après le début de l'offensive terroriste qui a fait au moins 700 morts dans le sud-est de l'État hébreu, l'armée israélienne a repris la situation en main et semble prête à engager une intervention terrestre dans Gaza.

Cette riposte s'était bornée depuis samedi à des frappes aériennes sur la bande de Gaza: "plus de 500" cibles militaires et relevant du commandement du Hamas ont notamment été frappées dans la nuit de dimanche à lundi, selon Israël. Des opérations qui auraient causé la mort d'au moins 560 Gazaouis, selon le ministère de la Santé du pouvoir de Gaza, contrôlé par le Hamas.

Ce lundi, Tsahal (L'armée israélienne, NDLR) a annoncé avoir repris le "contrôle" des zones du pays où les combattants islamistes s'étaient introduits. "Il pourrait y avoir encore des terroristes dans la zone", a toutefois précise le porte-parole de l'armée. Israël a également annoncé avoir tué "plusieurs suspects armés" infiltrés sur son territoire en provenance du Liban, dans le nord du pays,

Des blindés aux frontières de Gaza

Dans le même temps, des blindés de Tsahal se sont positionnés à la frontière en vue d'une potentielle intervention militaire terrestre qui, si elle est déployée, aurait notamment pour but de libérer les 150 otages que détiendrait le Hamas. Un chiffre donné par Olivier Rafowicz, porte-parole de l'armée de l'État hébreu pour la presse française.

Selon le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari, Tsahal veut faire appel à 300.000 réservistes, une mobilisation jamais vue auparavant. Le nombre de soldats israéliens d'active déployés reste inconnu.

Jugeant "inenvisageable" un scénario qui impliquerait des négociations avec le Hamas pour la libération des otages, l'ambassadeur d'Israël en France, Raphaël Morav, a promis sur BFMTV que son pays irait récupérer ses otages "par la force et partout où ils sont".

"Nous sommes déterminés à agir avec force, avec tous les moyens nécessaires", a assuré le diplomate sur notre antenne.

Une intervention par la force apparaît complexe: Gaza dispose notamment d'un important réseau de souterrains au sein duquel pourraient être détenus des otages. Israël revendique par ailleurs vouloir tout faire pour épargner les civils gazaouis dans un territoire très densément peuplé. Deux éléments qui exigent des forces israéliennes une grande précision, si l'hypothétique intervention terrestre était déclenchée.

"L'objectif est d'éliminer toutes les zones de travail du Hamas", a précisé sur BFMTV la capitaine Eden Tal, porte-parole réserviste de l'armée israélienne, "beaucoup de zones qui sont dans des endroits de prières, où il y a des enfants. Comme on le sait, le Hamas se sert des civils comme boucliers humains".

"Siège complet" de Gaza

En parallèle des actions militaires visibles, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a ordonné le "siège total" de la bande de Gaza.

"Pas d'électricité, pas d'eau, pas de gaz, tout est fermé", a-t-il précisé. "Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence".

Benjamin Netanyahu a mis en garde contre une guerre "longue et difficile" et appelé les habitants de certaines zones de Gaza à quitter le territoire.

Hamas : quelle riposte d’Israël ? - 09/10

10:59

Plus de 123.000 personnes auraient été déplacés au sein de l'enclave depuis le début de l'attaque du Hamas samedi, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). La bande de Gaza, très densément peuplée, abrite environ 2,3 millions de personnes vivant majoritairement dans une grande pauvreté.

Gillet Glenn