Élections présidentielles américaines 2024
Élections américaines

Super Tuesday: Trump privé de grand chelem, Haley silencieuse... ce qu'il faut retenir des résultats

L'ancien président américain, Donald Trump, a largement dominé sa rivale ce mardi 5 mars 2024 et a remporté les primaires républicaines dans au moins 12 États, sur 15 en jeu. Une performance qui l'assure à 99% de défier Joe Biden en novembre.

Sa victoire est (presque) totale. Donald Trump a remporté facilement face à Nikki Haley les primaires du Parti Républicain organisées ce mardi 5 mars aux États-Unis pour le "Super Tuesday". L'ancien locataire de la Maison Blanche se rapproche ainsi encore un peu plus de l'investiture pour la présidentielle de novembre.

"Cela a été une soirée formidable, une journée incroyable", a-t-il affirmé devant ses partisans réunis dans sa résidence Mar-a-Lago, en Floride.

• Donald Trump vainqueur dans 12 des 15 États

Des millions d'Américains ont voté pour désigner leur prétendant. Et tout au long de la soirée, au moins 12 des 15 États où étaient organisés une primaire ont courroné l'ancien président des États-Unis.

La Virginie d'abord, puis la Caroline du Nord, l'Alabama, l'Oklahoma, le Tennessee, le Maine et le Massachusetts. Ont suivi l'Arkansas, le Texas, le Colorado le Minnesota et la Californie. Les résultats pour l'Utah et l'Alaska sont encore attendus.

Dans le nord-est des États-Unis, le Vermont, où Donald Trump avait sous-performé en 2020, a apporté à Nikki Haley une victoire et son meilleur résultat: 50,1% des voix. Il s'agit de sa deuxième victoire depuis le début de l'année, après avoir obtenu une première place symbolique cette semaine dans le district de Columbia.

• Nikki Haley silencieuse mais toujours candidate

Dans la soirée, l'agence de presse américaine Associated Press annonçait que la candidate ne prendrait pas la parole publiquement pour commenter les résultats du Super Tuesday. Sur son site de campagne, aucun meeting n'est prévu dans les prochains jours.

Après le Super Tuesday, Nikki Haley dispose d'environ 80 délégués. Donald Trump, lui, en compte près d'un millier. Il pourrait s'assurer d'avoir les 1.215 délégués nécessaires pour l'investiture dès la mi-mars, après la primaire de Floride.

Pourtant, celle qui a gouverné la Caroline du Sud a martelé ces dernières semaines qu'elle n'abandonnera pas la course, voulant donner à l'électorat conservateur une "alternative" à Donald Trump.

"On est sur le Titanic et on entend les violons", résumait sur NBC une journaliste qui suit Nikki Haley depuis des mois. Aux États-Unis, on ne se demande plus si mais quand l'ex-ambassadrice mettra fin à sa campagne, qui ressemble de plus en plus à une vraie humiliation.

• Joe Biden toujours sans opposition sérieuse

Côté démocrate, le président Joe Biden, 81 ans, brigue un second mandat et ne fait face à aucune opposition sérieuse. Les candidatures de deux démocrates lancés à sa poursuite, l'élu du Minnesota Dean Phillips et l'autrice à succès Marianne Williamson, n'ont jamais vraiment suscité d'enthousiasme, malgré les critiques récurrentes sur l'âge du président ou son soutien à Israël.

Il a remporté la totalité des États en jeu ce mardi, ainsi que l'Iowa qui organisait un vote par correspondance ces dernières semaines. Seule surprise: sa défaite de 11 voix dans le caucus organisé aux Samoa américaines. C'est Jason Palmer, un entrepreuneur inconnu, qui a remporté le scrutin.

Une initiative visant à lui demander d'agir pour instaurer un cessez-le-feu immédiat dans le territoire palestinien a de nouveau affecté son score dans un État. Après le Michigan la semaine passée, plus de 40.000 personnes ont glissé mardi dans le Minnesota un bulletin blanc. Des militants ont appelé les électeurs à manifester ainsi leur mécontentement afin d'exhorter le gouvernement Biden à cesser de soutenir Israël.

Le Minnesota, l'un des États avec la plus grande part de la population musulmane du pays, a ainsi voté à environ 20% blanc, selon des résultats partiels dans la nuit de mardi à mercredi -- une "victoire" pour ce mouvement, selon la responsable de l'association "Uncommitted Minnessota", Asma Nizami.

Sauf énorme surprise dans les prochaines semaines, les Américains devront donc départager les deux derniers présidents de leur pays. Un remake de l'élection présidentielle de 2020. Il y a quatre ans, le scrutin avait débouché sur une crise politique, Donald Trump refusant de reconnaître sa défaite. Ses supporters avaient pris d'assaut le Capitole, temple de la démocratie américaine le 6 janvier 2021.

"Allons-nous continuer à aller de l'avant ou allons-nous permettre à Donald Trump de nous entraîner vers le chaos, la division, et l'obscurantisme qui ont défini son mandat?" a d'ailleurs prévenu Joe Biden mardi.

Ariel Guez