Soudan: l'ambassade de France fermée "jusqu'à nouvel ordre"

Les combats meurtriers qui font rage depuis plus d'une semaine au Soudan ont contraint plusieurs capitales européennes et Washington à évacuer leurs ressortissants ou leur personnel diplomatique.

Après plus d'une semaine de combats meurtriers, le quai d'Orsay annonce ce lundi la fermeture de l'ambassade de France au Soudan "jusqu'à nouvel ordre". "Elle ne constitue plus un point de regroupement pour les personnes souhaitant quitter Khartoum", précise le ministère des Affaires étrangères.

Ce dimanche, le chef d'état-major des armées Thierry Burkhard avait dévoilé le déclenchement de l'opération Sagittaire, visant à évacuer des ressortissants français et d'autres nations alliées et à les mettre à l'abri. Un premier avion français avait quitté Khartoum avec une centaine de personnes à bord, avant qu'un second ne décolle ce matin.

Après la fermeture de l'ambassade de France ce lundi, le Quai d'Orsay a indiqué que la représentation française "poursuivra ses activités depuis Paris sous la responsabilité de l’ambassadrice. La France est mobilisée pour faciliter un cessez-le-feu et la reprise du processus de transition politique au Soudan".

Combats entre généraux ennemis

Au total, plus de 1000 ressortissants de l'Union européenne ont été évacués, comme l'a indiqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. À Khartoum, les conditions sont actuellement extrêmement difficiles, sans électricité, ni internet, ni moyens de communication mobile.

Le Soudan, troisième plus grand pays d'Afrique, est en proie à des combats meurtriers depuis le samedi 15 avril. Les troupes de deux généraux ennemis, Abdel Fattah Al-Bourhane et Mohamed Hamdane Daglo, s'affrontent les rues de la capitale soudanaise mais également aux quatre coins du pays.

À Khartoum, ces combats ont déjà entraîné 420 morts et 3700 blessés, dont de nombreux dans la région du Darfour, déjà victime par le passé d'un "nettoyage ethnique" comme l'avait dénoncé l'ONU en 2007.

M.D. avec Jules Fresard avec AFP