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Trains de nuit: Jean-Baptiste Djebbari confirme l'objectif d'une dizaine de lignes d'ici 2030

Elles desserviront notamment depuis Paris: Bayonne et Saint-Sébastien (Espagne), Perpignan, Toulouse, Montpellier et Marseille. Des liaisons transversales sont également prévues.

Le gouvernement confirme une nouvelle fois ses ambitions pour le redéploiement des trains de nuit en France.

A l'occasion de la relance de la liaison Paris-Briançon après travaux et le retour du Paris-Tarbes-Lourdes, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a indiqué: "Je souhaite que nous ayons une dizaine de lignes nationales de train de nuit à l'horizon 2030".

Elles desserviront notamment depuis Paris: Bayonne et Saint-Sébastien (Espagne), Perpignan, Toulouse, Montpellier et Marseille. Des liaisons transversales sont également prévues entre Metz/Genève et Nice/Barcelone/Bordeaux et entre Bordeaux et Nice.

La carte présentée dimanche ignore des liaisons vers la Bretagne et le Nord de la France qui figurait encore sur un projet de schéma de dessertes présent dimanche sur le site internet du ministère des Transports, mais "les choses peuvent tout à fait évoluer en ce sens", a indiqué Jean-Baptiste Djebbari.

Voitures lits neuves louées

Contrairement aux lignes relancées ces derniers temps qui font rouler de l'ancien matériel légèrement rafraîchi, les nouvelles liaisons bénéficieront selon le ministre de matériel neuf qui serait loué à des sociétés spécialisées qui assureront la maintenance du matériel.

"Les voyageurs veulent des trains de nuit confortables, et c'est normal. Les voitures-lits feront donc leur retour, en complément des voitures-couchettes et des places assises", a-t-il annoncé.

Rappelons que le gouvernement a dégagé une enveloppe de 100 millions d'euros pour remettre les trains de nuit sur les rails. Mais il faudra un investissement bien plus conséquent pour répondre à ces ambitions.

"Je compte faire en sorte qu'un nouveau matériel roulant soit développé", qui serait "livré entre 2025 et 2030", a souligné le ministre. Il comprendrait quelque 300 voitures, une trentaine de locomotives et deux ateliers, soit un investissement d'"au moins 800 millions d'euros".

800 millions d'euros d'investissements

"Les procédures pourraient être lancées début 2022, pour de nouvelles lignes de nuit à partir de 2026", a précisé Jean-Baptiste Djebbari.

"Je veux qu'il y ait plus de trains de nuit européens", a-t-il aussi déclaré. "Pour en créer de nouveaux, je travaille au lancement début 2022 d'un appel à manifestation d'intérêt."

"Mon ambition, c'est que des trains de nuit relient Paris aux capitales européennes: Madrid, Rome, Copenhague, peut-être même Stockholm", a-t-il précisé, rappelant que le Paris-Vienne doit être relancé lundi et le Paris-Berlin fin 2023.

"Nous avons également un projet de ligne qui relierait Strasbourg et Luxembourg à Barcelone, en passant par Metz, Nancy, Montpellier et Perpignan", a-t-il ajouté.

Reste la question de la rentabilité qui n'a jamais été au rendez-vous même lorsque les trains de nuit était très développés sur le réseau français.

Logique de réseau

Leur exploitation pourrait être rationalisée avec des parcours communs des voitures sur une partie du parcours, ou pas. "Les choix d'exploitation restent à faire", dit-on au ministère.

"Le train de nuit, ce sont beaucoup de coûts fixes au niveau du matériel roulant avec des trains immobilisés le jour notamment, cela rend les lignes déficitaires. Pour réduire les coûts, il faut une logique de réseau pour maximiser l'utilisation du matériel", explique à BFM Business, Arnaud Aymé, expert transports au sein du cabinet Sia Partners.

"Il faut se dire qu'en 2030, il y aura x lignes de nuit longues distances (voire internationales) disposant chacune d'une saisonnalité pour un effet de foisonnement d'offres. Ce parc pourrait être utilisé toute l'année puisque chaque ligne est plus ou moins utilisée selon les périodes de l'année", poursuit l'expert.

L'élargissement de la cible peut également améliorer le remplissage des trains. "Pourquoi ne pas imaginer adresser les clubs sportifs, les associations, tous ceux qui ont l'habitude de prendre des cars de nuit", glisse Arnaud Aymé.

Olivier Chicheportiche avec AFP