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Trains de nuit: Jean Castex promet que l'Etat fera "encore mieux"

Le Premier ministre Jean Castex visite le train de nuit Paris-Nice à la gare d'Austerlitz à Paris, le 20 mai 2021

Le Premier ministre Jean Castex visite le train de nuit Paris-Nice à la gare d'Austerlitz à Paris, le 20 mai 2021 - Anne-Christine POUJOULAT © 2019 AFP

A l'occasion de la relance de la liaison nocturne entre Paris et Nice, le Premier ministre réitère sa volonté de développer l'offre de nuit quitte à ce qu'elle soit déficitaire dans un premier temps.

Le gouvernement et la président de la République ont affirmé leur volonté de redynamiser les lignes ferroviaires de nuit après leur quasi-abandon il y a plusieurs années. Actuellement, seulement deux lignes nocturnes intérieures sont exploitées: Paris -Toulouse - Rodez - Latour-de-Carol et Paris - Briançon. "Mon ambition, c'est une dizaine de trains de nuit en 2030", avait déclaré le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari en janvier.

La semaine dernière, quatre ans après sa fermeture, la ligne de nuit Paris-Nice a été relancée. A cette occasion, Jean Castex qui a fait le voyage a confirmé cette stratégie.

Interrogé par Ville Rail & Transport, le Premier ministre souligne: "je pense que nous pouvons et nous ferons encore mieux, c’est prévu. Il faut aussi faire des efforts sur le plan commercial en attirant des clients. Il faut que ces trains trouvent leur public. Ils les trouveront d’autant mieux qu’on ne leur proposera pas un retour vers le passé mais qu’on apportera une réponse à des attentes. Je suis persuadé que les trains de nuit répondent à une demande, à des nouveaux comportements. Cela suppose, pour commencer, que l’Etat fasse un effort. Il faudra que les trains de nuit trouvent un équilibre économique même si sûrement, au départ, l’Etat devra assumer des exigences de service public".

Assumer le déficit

Traduction, l'Etat est prêt à assumer le déficit de ces lignes (qui avait provoqué leur fermeture). "Il n’y a pas de fatalité. Il faut que nous construisions ensemble un modèle, qui ne soit pas limité par ce choix binaire : soit on ferme le service, soit on admet un déficit. Cela passe par des investissements", explique Jean Castex.

Cette relance implique de moderniser les rames existantes, aujourd'hui vétustes, afin de proposer une offre attractive notamment en termes de confort. Cette modernisation a débuté dans le Technocentre SNCF de Périgueux en Dordogne qui emploie 500 personnes environ.

Mais cette modernisation ne concerne pas encore les rames de la ligne vers Nice qui utilise des voitures traditionnelement affectées à la liaison vers Briançon actuellement fermée pour tavaux. Ce qui a provoqué une certaine déception chez les voyageurs.

"Les voitures dans lesquelles nous nous trouvons vont être relookées", promet Jean Castex. De quoi encore alourdir le budget de 100 millions d'euros affectés à cet objectif.

1,45 milliard d'euros

Un rapport gouvernemental préconise même de créer un véritable réseau de trains de nuit autour des corridors Dijon-Marseille, Bordeaux-Marseille, Paris-Toulouse et Tours-Lyon, et ralliant de grandes villes étrangères.

Le rapport évalue le coût de ce réseau: il faudrait 600 voitures pour un prix estimé de 924 millions d'euros, ainsi que 60 locomotives, pour une facture de 1,45 milliard, dispositif de maintenance compris.

"C’est un rapport de qualité qui fixe d’excellentes perspectives. Il va être débattu par les parlementaires pour voir ce que nous pouvons faire car, de notre côté, nous comptons bien lui donner des suites opérationnelles", affirme Jean Castex.

Dans le même temps, en décembre dernier, les transporteurs ferroviaires français, allemand, autrichien et suisse ont annoncé de nouvelles liaisons de nuit longues distances transfrontalières.

Les partenaires préviennent: "un soutien financier public sera sans aucun doute indispensable pour soutenir le modèle économique de ces offres de nuit". Soit une nouvelle ligne de dépenses pour le train de nuit...

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business