SNCF: vers de nouvelles lignes Intercités notamment de nuit?

Un rapport gouvernemental préconiserait la créations de nouvelles liaisons et le prolongement de certaines lignes.

L'Etat veut-il que la SNCF densifie son réseau Intercités? Selon le site spécialisé, Mobilettre, un rapport gouvernemental propose de créer de nouvelles lignes de jour et de nuit, subventionnées par l'Etat.

Il s'agirait de prolonger la ligne Bordeaux-Toulouse-Montpellier-Marseille jusqu'à Nice, et de créer les liaisons Toulouse-Lyon et Metz-Nancy-Dijon-Lyon-Grenoble ainsi que la transversale Nantes-Le Mans-Rouen-Amiens-Lille.

Le rapport préconiserait également la création d'un véritable réseau de trains de nuit autour des corridors Dijon-Marseille, Bordeaux-Marseille, Paris-Toulouse et Tours-Lyon, et ralliant de grandes villes étrangères.

Une facture de 1,4 milliard d'euros

Les schémas proposés comportent par exemple une desserte Metz-Nancy-Strasbourg et Zurich-Genève à Avignon puis Marseille-Nice, Perpignan-Barcelone et Toulouse-Bordeaux, Quimper-Nantes-Lyon-Genève, Paris-Bruxelles-Hambourg-Copenhague-Malmö ou encore la renaissance du Paris-Rome.

Ces créations seraient d'autant plus pertinentes qu'elles interviendraient dans un "contexte socioculturel favorable à l'environnement et à l'action contre le changement climatique", peut-on lire dans ce rapport.

Le rapport évalue le coût de ce réseau: il faudrait 600 voitures pour un prix estimé de 924 millions d'euros, ainsi que 60 locomotives, pour une facture de 1,45 milliard, dispositif de maintenance compris.

"Le rapport publié par Mobilettre est une version de travail obsolète", a néanmoins indiqué le ministère des Transports à l'AFP. "Le rapport du gouvernement dans sa version définitive sortira dans quelques jours", a-t-il promis.

Redynamiser les trains de nuit

Interrogée par BFM Business, la SNCF indique ne pas faire de commentaires mais rappelle que les lignes Intercités sont conventionnées par l’Etat, et que c’est donc au ministère de s’exprimer officiellement sur le sujet en premier.

Seule certitude dans ce dossier, la volonté du gouvernement de redynamiser les trains de nuit avec la réouverture de Paris-Nice jeudi et de Paris-Tarbes en décembre. "Mon ambition, c'est une dizaine de trains de nuit en 2030", avait déclaré le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari en janvier. Deux lignes nocturnes intérieures sont aujourd'hui exploitées par la SNCF: Paris -Toulouse - Rodez - Latour-de-Carol et Paris - Briançon.

Dans le même temps, en décembre dernier, les transporteurs ferroviaires français, allemand, autrichien et suisse ont annoncé de nouvelles liaisons de nuit longues distances transfrontalières.

Carte des nouveaux trains de nuit européens © SNCF

Il s'agira de mettre en place dès la fin de cette année les lignes Vienne-Munich-Paris, et Zürich-Cologne-Amsterdam suivies en 2022 de Zurich-Rome, en 2023 des liaisons Vienne-Berlin-Bruxelles et Vienne-Berlin-Bruxelles-Paris, puis fin 2024 de la ligne Zurich-Barcelone.

Soutien de l'Etat indispensable

Les partenaires entendent mutualiser les coûts mais ça ne sera pas suffisant. "La coopération, en faveur du développement des trains de nuit en France et en Europe, permet de mettre en commun les forces de l’ensemble des 4 partenaires", peut-on lire dans un communiqué commun. Mais "un soutien financier public sera sans aucun doute indispensable pour soutenir le modèle économique de ces offres de nuit", soutien qui n'a pas été précisé à ce jour.

Difficile donc de se faire une idée claire de la feuille de route du gouvernement entre ces annonces et le contenu de ce rapport. "Le rapport du gouvernement dans sa version définitive sortira dans quelques jours", fait-on savoir du côté du ministère des Transports. L'Etat devra faire des choix: pourra-t-il financer la création de nouvelles lignes Intercités tout en menant le chantier très coûteux des trains de nuit?

Olivier Chicheportiche avec AFP