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Fusion Renault avec Fiat-Chrysler: une "réelle opportunité" pour "faire face aux défis technologiques"

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. - Eric Piermont - AFP

Bruno Le Maire assure ce vendredi que l'État français, en tant que premier actionnaire du constructeur français, veillera à ce que les garanties qu'il a demandé dans le cadre du projet de fusion soient respectées, dont la préservation des emplois.

Le projet de fusion entre Renault et l'italo-américain Fiat Chrysler (FCA) "est une réelle opportunité pour Renault et pour l'industrie automobile française", a déclaré vendredi à l'AFP le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire, alors qu'un conseil d'administration du constructeur au losange est prévu mardi.

Cependant, l'Etat français, premier actionnaire de Renault, "veillera au strict respect des quatre conditions" qu'il a posées pour ce projet, a précisé le ministre, énumérant: "le respect de l'alliance Renault Nissan, la préservation des emplois et des sites industriels, une gouvernance équilibrée et la participation du futur groupe au projet européen de batterie électrique".

"Ce projet permet notamment de faire face à des défis technologiques considérables auxquels est confrontée l'industrie automobile: le véhicule électrique, le véhicule autonome, le véhicule connecté et il permet de dégager des synergies nécessaires pour investir dans ces technologies", a estimé Bruno Le Maire.

Des doutes sur le maintien de l'emploi

Le conseil d'administration de Renault doit se réunir mardi pour répondre à la proposition de fusion formulée par Fiat-Chrysler et envisager l'ouverture de négociations exclusives avec le groupe italo-américain, a indiqué l'entreprise à l'AFP.

Fiat-Chrysler a proposé lundi dernier au constructeur français Renault une "fusion entre égaux" pour former le numéro trois mondial de l'industrie automobile. La proposition a été saluée par les marchés et l'Etat français, mais des points sensibles restent à régler. Le projet de fusion créerait un nouveau géant, fort d'une production annuelle de 8,7 millions de véhicules et pesant plus de 30 milliards d'euros en bourse.

La nouvelle entité serait détenue à 50% par les actionnaires du constructeur italo-américain et à 50% par ceux de Renault et serait cotée à Paris, New York et Milan. Les négociations seraient bloquées à cause de questions financières sur lesquelles les deux constructeurs ont des difficultés à s'entendre, selon les informations des Echos

L'actuel président de FCA, John Elkann, petit-fils de Gianni Agnelli, l'emblématique patron de Fiat, décédé en 2003, serait pressenti pour devenir président de la nouvelle entité, tandis que Jean-Dominique Senard, actuel président de Renault, en deviendrait le président exécutif.

FCA a assuré que la fusion ne se traduirait par aucune fermeture de sites de production, tout en évoquant des synergies annuelles supérieures à 5 milliards d'euros. Depuis lundi, des voix se sont élevées pour mettre en doute la réalité de ces synergies ou critiquer un rapprochement qui ne valoriserait pas suffisamment le groupe Renault ou ferait peser des menaces sur l'emploi.

J.-C.C. avec AFP