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Energie

Et si une voiture classique pouvait faire le plein à l'hydrogène?

Le laboratoire de l’IFPEN à Lyon met au point un dispositif qui permet à un véhicule thermique de recevoir de l'hydrogène comme carburant.

L'hydrogène est aujourd'hui perçu comme la baguette magique pour accélérer la transition écologique du secteur des transports. On voit déjà rouler des cars et des trains à l'hydrogène tandis que les avionneurs planchent sur un futur appareil bas carbone qui utiliserait cette source d'énergie.

Dans l'automobile, les premiers véhicules alimentés à l'hydrogène commencent doucement à apparaître. Mais face à l'urgence, pourquoi ne pas adapter les voitures classiques à moteur thermique à l'hydrogène en lieu et place de l'essence ou du diesel? Rappelons que la Commission européenne a sonné la mort des moteurs thermiques pour 2035 mais autorise les constructeurs à adapter les moteurs à combustion aux énergies propres.

Peu de modifications sur le véhicule

C'est exactement l'objectif du laboratoire lyonnais de l'Ifpen (Institut français du pétrole et des énergies nouvelles) qui planche sur le sujet depuis deux ans. Il s'agit d'alimenter un petit moteur thermique d’une trentaine de chevaux, monocylindre de 580cm3 avec de l'hydrogène.

Et ses travaux avancent, fait savoir Le Parisien ce samedi. Non seulement le moteur tourne bien mais surtout, les émissions sont minimes, qu'il s'agisse de CO2, de NOx (oxydes d'azote) ou de particules fines. La principale problématique est d'éviter toute explosion car l'hydrogène est très inflammable.

Concrètement, la technologie développée ne nécessite pas de grosses modifications sur le véhicule: le moteur reste en place, il faut changer le réservoir, installer un boîtier électronique et modifier le circuit d'injection. La démarche est assez proche du "rétrofit" qui consiste à transformer un véhicule thermique en véhicule électrique.

Un prototype roulant avant la fin de l'année

Néanmoins, au vu du coût de l'opération, le laboratoire estime que cette transformation sera dans un premier plus rentable pour les gros véhicules, type camions, bus ou autocars.

L'Ifpen va désormais développer avant la fin de l'année un prototype roulant pour démontrer la faisabilité de sa technologie.

"Les subventions publiques de l’Agence nationale de recherche nous accompagnent, Des partenariats sont également à l’étude avec des constructeurs", explique à nos confrères Christophe Pichon, chef du département Moteurs.

Pour autant, comme avec l'électrique, la généralisation de l'hydrogène dépendra de la disponibilité des stations de recharge. Or pour le moment, elles sont très peu nombreuses. Il faudra également résoudre la question de la massification de la production d'hydrogène vert et de son stockage.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business