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Transdev va faire rouler un car diesel converti à l'hydrogène en Normandie en 2022

Ce car roulait à l'origine au diesel mais va être converti à l'hydrogène pour être exploité sur une ligne opérée par Transdev.

Ce car roulait à l'origine au diesel mais va être converti à l'hydrogène pour être exploité sur une ligne opérée par Transdev. - Transdev

L'opérateur de transport public Transdev va tester un car "rétrofité" à l'hydrogène sur la ligne Rouen-Evreux en 2022, une première mondiale.

C'est une première mondiale qui va se dérouler en Normandie l'an prochain. Transdev va tester un prototype de car qui roulait à l'origine grâce à un moteur diesel mais converti à l'électrique avec une motorisation utilisant une pile à combustible et de l'hydrogène.

Ce prototype sera exploité sur la ligne Rouen-Evreux, avec "un test de roulage sans voyageurs", avant une mise en service au 2e trimestre 2022 "pour une phase d'exploitation en conditions réelles avec des passagers", indique un communiqué.

Une première pour le rétrofit hydrogène

Une application intéressante du "rétrofit", cette pratique qui permet de convertir un véhicule thermique en électrique, sur batterie ou, comme c'est le cas ici, grâce à la technologie de la pile à combustible qui permet de produire de l'électricité à partir de l'hydrogène.

Principal intérêt: conserver une partie importante du véhicule d'origine pour ne modifier que sa motorisation en lui offrant une solution moins polluante que le diesel d'origine. S'il faut bien sûr prendre en compte la consommation d'énergie et donc la pollution générée pour produire l'hydrogène, cette source d'énergie a comme principal atout de n'émettre que de la vapeur d'eau, pas de polluants ni de CO2.

"Seule la mobilité hydrogène peut assurer un service 0 émission avec cette autonomie", note une vidéo de présentation du projet, affichant une capacité de rouler 450 kilomètres par jour, soit "30% de plus par rapport à un car électrique classique".

Un modèle économique à valider

Cette expérimentation "Nomad Car Hydrogène" réunit 15 partenaires, dont la région Normandie, Engie et le fabricant de bus Iveco. Transdev évoque une durée de vie des véhicules exploités sur ses lignes de 14 ans en moyenne actuellement, à 20/25 ans environ.

C'est la start-up amiénoise IBF H2, créée par Fernand de Sousa, patron d'IBF Import Export, qui s'occupera de l'opération de conversion pour que le car passe du gazole à l'hydrogène, souligne un article de La Tribune. Avec un coût estimé à 350.000 euros, la facture reste selon lui plus abordable par rapport aux équivalents électriques à batteries. Pour un véhicule neuf, il faut compter un prix minimum de 650.000 euros pour un bus hydrogène, contre 550.000 euros pour un bus électrique sur batteries.

Avec la mise en place des ZFE (Zones à faibles émissions) dans les principales villes de France, le rétrofit apparaît comme une solution pertinente, pour les entreprises comme pour les particuliers. En mai, une étude de l'Ademe confirmait en tout cas son bilan favorable sur le plan environnemental.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto