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Sa nomination au ministère de la Culture critiquée: Rachida Dati y voit "un mépris de classe"

La ministre de la Culture, Rachida Dati, ce vendredi 12 janvier 2024

La ministre de la Culture, Rachida Dati, ce vendredi 12 janvier 2024 - BFMTV

"Les commentaires sur ma nomination, je m’en fiche, même si j’y vois parfois aussi un mépris de classe", déclare la ministre de la Culture nouvellement nommée, Rachida Dati, dans les colonnes du Parisien.

Depuis sa nomination au ministère de la Culture au sein du gouvernement de Gabriel Attal, Rachida Dati essuie un grand nombre de critiques. Des "commentaires" dont elle dit dans une interview accordée au Parisien ne pas prêter attention, tout en y voyant "parfois un mépris de classe". Avec sa nomination, elle estime "montrer à une partie de la France que tout est possible".

Face aux propos de la maire de Paris qui avait souhaité "bon courage aux acteurs de la culture" dans un message posté sur X (ex-Twitter), Rachida Dati dit "regretter qu’Anne Hidalgo soit dans l’amertume, dans l’aigreur ou la haine personnelle".

Même si elle qualifie, en un mot, la maire de Paris de "dépassée", la nouvelle ministre de la Culture assure toutefois qu'elles vont "travailler ensemble" car elles ont des "dossiers en commun".

"Paris est désormais notre bien culturel commun. Les grands enjeux parisiens, ce sont la préservation du patrimoine, de son architecture, et bien sûr l’achèvement de la rénovation de Notre-Dame", souligne-t-elle.

"Mon combat en faveur de l’accès à la culture pour tous"

Son objectif en tant que ministre? "Diffuser la culture dans tous les territoires, auprès de tous les publics, surtout auprès de ceux qui en sont les plus éloignés".

"Il faut relancer les conservatoires municipaux accessibles à tous, le théâtre pour les jeunes et tous les réseaux dont j’ai moi-même bénéficié comme les Maisons des Jeunes et de la Culture (MJC)!", détaille-t-elle.

Avant d'ajouter de manière cynique: "pour ceux qui se demandent si je lis des livres, qu’ils sachent que j’y ai eu accès dans ma cité par le BiblioBus. Je n’ai pas honte de le dire. C’est cela qui explique mon combat en faveur de l’accès à la culture pour tous".

"On ne peut pas m'exclure de mes valeurs"

Face à son exclusion du parti des Républicains par Éric Ciotti, Rachida Dati assure que "ses valeurs sont républicaines".

"On peut m’exclure d’un parti, on ne peut pas m’exclure de mes valeurs", déclare-t-elle en précisant avoir été encouragée par Nicolas Sarkozy à accepter ce poste.

Concernant sa mise en examen pour corruption passive, Rachida Dati se dit "sereine". "Nous sommes dans un État de droit ; je crois à la justice et à la présomption d’innocence qui est un acquis de la culture française depuis 1789", conclut-elle.

Une présomption d'innocence qu'elle brandit aussi pour Gérard Depardieu, s'écartant ainsi de la position de sa précédesseure Rima Abdul Malak qui avait déclaré que l'acteur "faisait honte à la France" après les propos tenus par ce dernier dans Complément d'enquête.

"L’émoi public est à la hauteur de ce qu’il incarne et ce qu’il représente. La lutte contre les violences faites aux femmes, c’est un combat que j’ai toujours porté, et je continuerai de le mener. Mais dans le respect de l’état de droit et de la présomption d’innocence, parce que sinon on tombe dans l’arbitraire", affirme-t-elle en disant ne pas vouloir se prononcer sur le maintien de la Légion d'honneur de Gérard Depardieu.

Juliette Brossault