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Rachida Dati "assume" avoir qualifié la macronie de "parti de traîtres"

La nouvelle ministre de la Culture a déclaré ne pas regretter ses propos acerbes, tenus au fil des années, contre les proches d'Emmanuel Macron. Selon elle, elles font partie des "débats" qui animent ses discussions avec le président de la République.

"Canards sans tête", "amateurisme"... Rachida Dati "assume", ce lundi 22 janvier, tous les propos qu'elle a tenus contre la macronie, avec qui elle doit désormais travailler depuis sa nomination il y a une dizaine de jours au ministère de la Culture.

À l'annonce surprise de son entrée au gouvernement de Gabriel Attal, médias et opposants politiques avaient rassemblé une série de déclarations publiques de la maire du 7e arrondissement de Paris n'épargnant pas ses nouveaux collègues.

"J'assume ce que je dis"

En juin 2021, elle avait par exemple qualifié sur France inter La République en Marche, désormais Renaissance, de "parti de traîtres de gauche et de traîtres de droite, qui n'est rien sans Emmanuel Macron".

Interrogée par BFMTV sur ces propos, la femme politique de droite a répliqué: "Je vais vous dire, j'assume ce que je dis", prenant l'exemple d'une prise de parole sur les accompagnants d’élève en situation de handicap (AESH) en janvier 2023.

La polémique avait été déclenchée par Claire Guichard, députée des Hauts-de-Seine, suppléante d'un certain Gabriel Attal. L'élue avait demandé à ne pas "victimiser" les AESH qui "choisissent ce statut pour avoir les mercredis et les vacances scolaires", avant plus tard de s'excuser. Des propos qui n'avaient pas plu à l'ancienne ministre de la Justice. "Si vous aviez été comme moi, aide-soignante de nuit: vous sauriez que nul ne choisit ’la nuit’ pour être en vacances la journée", avait-elle taclé.

"Je n'allais quand même pas rien dire sur des sujets qui m'importent", a-t-elle ajouté un an plus tard.

Toutefois, elle s'est défendue de ne pas avoir été tendre avec Emmanuel Macron, invoquant des "discussions". "Trouvez une seule remarque que j'ai pu faire à l'encontre du président de la République", a-t-elle clamé. "On se connaît depuis longtemps et ce sont des sujets qui ont toujours été au cœur de nos discussions: la lutte contre les inégalités, la fin de la reproduction sociale, faire sauter les plafonds de verre."

Rachida Dati, superstar du remaniement
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Elle avait pourtant fustigé le chef de l'État et sa politique en juin 2022 sur LCI, lui reprochant directement de ne pas avoir de "cap" ni de "direction" et de "projets". "Il est dans le débauchage, à gauche, à droite, on a vu le résultat", avait-elle déploré.

Des débats "très anciens"

Emmanuel Macron, loin d'être rancunier avec l'ex-LR, n'a d'ailleurs pas tari d'éloges sa nouvelle ministre de la Culture. Lors de sa conférence de presse le 16 janvier, le président a salué "l'énergie, le talent et la liberté" de Rachida Dati.

"Je crois [que ces trois éléments] sont utiles à la culture, à ouvrir des portes et à mettre fin à cette France du 'c'est pas fait pour moi'", avait-il déclaré. Avant d'ajouter, deux jours plus tard durant leur premier déplacement commun à Clichy-sous-Bois, qu'elle était un "symbole" au "boulot pour la culture".

Ce lundi, Rachida Dati a renchéri: "Avec le président de la République, on a toujours eu des débats sur ces sujets et depuis très longtemps. Cela ne date pas d'hier, cela ne date pas du jour de ma nomination. Ils sont très anciens croyez moi."

Théo Putavy