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Toulouse

Colère des agriculteurs: un centre TotalEnergies bloqué à Pau, des dizaines de tracteurs vers Toulouse

Des agriculteurs sont toujours mobilisés le sud-ouest de la France. Ils réclament notamment une baisse de prix du gazole non routier et le versement des aides européennes promis par le gouvernement.

Une crise qui couve. Plus de deux mois après le début du mouvement, des agriculteurs restent mobilisés et revendicatifs. Dans les sud-ouest, un centre technique de TotalEnergies est bloqué depuis plusieurs jours à Pau (Pyrénées-Atlantiques) tandis que des exploitants mènent ce lundi 18 mars une action à Toulouse (Haute-Garonne).

Selon France Bleu, le centre de TotalEnergies Jean Féger, où travaillent environ 2.500 personnes, est bloqué depuis mercredi par des membres de la Coordination Rurale qui réclament notamment une baisse de prix du gazole non routier (GNR), à 1 euro contre 1,20 actuellement.

Les exploitants ont bloqué le site en déversant du fumier et des pneus au niveau des sorties. Le blocage s'est poursuivi ce week-end grâce à des exploitants venant des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées, des Landes et du Gers.

"On n'a qu'une seule demande, c'est sur le GNR, on ne bougera pas tant qu'on ne l'obtiendra pas", assure Vincent, éleveur à Mauriès, à la frontière entre les Landes et le Nord-Béarn, auprès de la radio.

Demande de versements des aides européennes

À Balma, près de Toulouse, plusieurs dizaines d'agriculteurs sont venus manifesteravec une vingtaine de tracteurs lundi matin à Balma, près de Toulouse, pour protester contre un retard de versement des aides européennes de la politique agricole commune (PAC), a constaté un journaliste de l'AFP.

Les manifestants se sont rassemblés en milieu de matinée à Balma (Haute-Garonne) sur le site de l'Agence de services et de paiement, l'organisme qui verse notamment les aides publiques européennes liées à la PAC. Là, ils ont déversé devant le bâtiment des vieux pneus, des branches et coupé trois cyprès.

"Le gouvernement s'était engagé à nous payer au 15 mars, à solder toutes les aides PAC qu'ils nous doivent. Aujourd'hui, on est le 18 et tout n'est pas réglé", a expliqué à l'AFP Thomas Klunker, cosecrétaire général du syndicat des Jeunes Agriculteurs de Haute-Garonne.

"Plusieurs dizaines de milliers d'euros"

"Sur mon exploitation, c'est 15% (du revenu, NDLR). J'ai des collègues, c'est 50%. Pour certains, c'est plusieurs dizaines de milliers d'euros", a-t-il souligné, en ajoutant que l'action engagée était destinée à montrer aux membres du gouvernement "qu'on ne les oubliera pas et qu'il faut qu'ils tiennent leurs engagements".

En réponse à la colère des agriculteurs, le gouvernement avait fait plusieurs annonces. Des aides fiscales supplémentaires pour les éleveurs et un versement avant mi-mars des aides européennes de la PAC avaient notamment été promis fin janvier lors du discours de politique générale du Premier ministre, Gabriel Attal.

G.G. avec AFP