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Société

Colère des agriculteurs: menaces de nouvelles mobilisations face aux aides non reçues de la PAC

Des agriculteurs du Tarn-et-Garonne n'ont toujours pas reçu les versements de la politique agricole commune, en dépit des déclarations de Gabriel Attal qui promettait que la totalité des payements serait effectuée d'ici au 15 mars.

"D'ici le 15 mars, toutes les aides PAC seront versées sur les comptes bancaires des exploitants", martelait le Premier ministre Gabriel Attal lors de son discours de politique générale à l'Assemblée nationale le 30 janvier dernier, en pleine crise liée à la colère des agriculteurs. Plus d'un mois et demi plus tard, cette promesse ne semble pas avoir été tenue.

À Bonrepos-Riquet, en Haute-Garonne, Mathieu Maronese a beau regarder à nouveau ses comptes, toujours aucune trace du précieux sésame. "On va attendre que les paroles qui ont été annoncées, soient honorées", dit sur BFMTV le céréalier, qui se sent trahi. "Là, pour le coup, ce sont les paiements, mais il y a aussi un paquet d'annonces qui ont été faites et qui sont aujourd'hui en stand-by", regrette-t-il, avant de déplorer:

"Nos représentants syndicaux ne sont pas écoutés, les ministères font la sourde oreille. Et ça, ce n'est pas entendable aujourd'hui."

"On ne s'interdit rien"

Une partie des aides de la politique agricole commune a bien été mise en paiement, mais d'autres aides, comme pour la filière bio, sont en suspens. De quoi rallumer la mèche de la colère sociale. A Saint-Jean Lherm, toujours en Haute-Garonne, Thomas Klunker est prêt à remonter sur son tracteur.

"Nous, on a prévu lundi d'aller directement à l'ASP, l'agence de services de paiements, chercher le chèque", explique le co-secrétaire général des Jeunes Agriculteurs du département.

"On sera là avec un chèque symboliquement en bois. Il faudra qu'ils nous le remplissent", avertit-il. Et d'insister: "On ne s'interdit, rien, de toute façon il n'y a plus de trésorerie pour les fermes, tout le monde est dans le rouge. J'ai des collègues qui sont dans une situation très délicate. On ne peut pas abandonner comme ça."

Ces agriculteurs réclament également une baisse du tarif du gazole non-routier (GNR). Jusqu'ici, le gouvernement a déjà infléchi sa position, en abandonnant la hausse prévue de la taxe sur ce carburant des tracteurs et promis, à partir de juillet, l'application de l'avantage fiscal dont ils bénéficient dès la livraison, sans avoir besoin d'en demander le remboursement après coup.

Maxime Meunier avec Baptiste Farge