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Vie numérique

Qu'est-ce que l'identité numérique, que le gouvernement souhaite développer dans les prochaines années?

Par le biais de l'application France Identité, le gouvernement souhaite utiliser la carte d'identité biométrique pour permettre aux Français de certifier leur identité en ligne, par exemple sur les réseaux sociaux.

"Il faut qu'on soit ambitieux". Ce 19 septembre, le ministre du Numérique Jean-Noël Barrot revenait, face aux députés étudiant le projet de loi de sécurisation de l'espace numérique, sur le sujet de l'identité numérique. Un projet porté par l'application France Identité, désormais disponible pour tous, qui permet de numériser les nouvelles cartes d'identité biométriques.

Carte d'identité ou permis de conduire

"Je suis très frappé de voir, que dans un pays comme l'Inde ou l'Ukraine, c'est le développement de l'identité numérique qui a permis de réduire la fracture numérique. Il me semble que, sans tomber dans la société de surveillance, le développement en lui-même de l'identité numérique doit être encouragé" ajoutait ainsi le ministre.

L'identité numérique s'intègre dans le projet plus large de dématérialisation de nos documents administratifs, comme le permis de conduire ou la carte Vitale. Ces documents, au même titre que la carte d'identité, profitent ainsi d'applications sur smartphone, pour que les Français puissent utiliser facilement leurs doubles numériques.

Dans les faits, la carte Vitale a droit à sa propre application pour smartphone (en phase d'expérimentation), tandis que le permis de conduire devrait également intégrer l'application France Identité.

De son côté, l'Union européenne porte un projet visant à harmoniser ces différents outils numériques, afin d'assurer leur interopérabilité. Le but: qu'un automobiliste français puisse par exemple montrer sa carte d'identité ou son permis de conduire numérique à un policier de n'importe quel pays de l'UE, et inversement.

Les réseaux sociaux pour accélérer

Mais le projet de loi de sécurisation de l'espace numérique est aussi, pour la majorité, une bonne occasion d'inviter plus franchement les Français à adopter l'identité numérique dans les prochaines années.

Par le biais de plusieurs amendements déposés, le rapporteur de la loi, Paul Midy, député Renaissance, souhaite notamment imposer d'ici 2027 une vérification d'identité pour toute création de compte sur un réseau social. Twitter, Facebook, Instagram et consorts devraient alors se connecter à un outil comme France Identité pour pouvoir lier tout compte à une identité physique, dès lors qu'il s'agit d'un internaute français.

Le texte précise que cette vérification d'identité n'implique pas de confier l'identité de l'internaute aux réseaux sociaux, mais simplement un code chiffré, rattaché au nom de l'internaute uniquement dans les bases de données des autorités françaises. Un tel code pourrait alors être utilisé lors d'échanges entre les autorités et la plateforme en cas de publications illégales, pour identifier rapidement un internaute.

"Cet amendement s’inscrit dans le contexte des travaux européens sur l’identité numérique et du programme interministériel français 'France identité numérique' qui doivent respectivement aboutir à une identité numérique européenne et à la généralisation de la carte nationale d’identité électronique en France" précise Paul Midy dans le texte déposé à l'Assemblée nationale.

De son côté, Jean-Noël Barrot à défendu l'existence d'une telle vérification d'identité sur les réseaux sociaux, mais uniquement sur la base du volontariat. En revanche, il s'est montré très enthousiaste concernant le développement de ces outils d'identité numérique.

"Une invitation, voire même un peu plus que cela, venant du Parlement, ne sera pas inutile pour nous permettre d'accélérer" a-t-il estimé, toujours face aux députés ce 19 septembre. Une remarque qui ne fait pas ouvertement allusion à une potentielle obligation, mais qui ne semble pas pour autant fermer cette porte.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co