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Cyberharcelement: un homme écope de 4 mois de prison avec sursis

L'homme a été condamné ce 21 décembre par la cour d'appel de Nancy, pour avoir harcelé en ligne Marie Laguerre, une étudiante.

Quatre mois d'emprisonnement avec sursis. C'est la sanction de la cour d'appel de Nancy envers un homme de 42 ans, condamné ce jeudi 21 décembre, pour avoir harcelé en ligne Marie Laguerre, une étudiante.

Rachid S. avait harcelé sur les réseaux sociaux Marie Laguerre, une étudiante, après qu'elle a mis en ligne une vidéo montrant un harcèlement de rue dont elle avait été victime.

Comment les réseaux sociaux réagissent-ils face au cyberharcèlement ?
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À l'audience, qui s'est tenue le 18 novembre, le parquet de Nancy avait requis de deux à trois mois de prison avec sursis et 1.000 euros d'amende à l'encontre de ce Nancéien soupçonné d'avoir injurié et menacé la jeune femme sur Facebook en 2018, en écrivant: "Tu as insulté et injurié d'un doigt d'honneur un mec. Si j'avais été à sa place, j't'aurais sûrement massacré (sic), sale merde! PS: t'es trop moche pour te faire draguer".

"J'ai récupéré une dignité"

Le prévenu contestait toujours être l'auteur de ces lignes, malgré des éléments techniques ayant permis son identification: son numéro de téléphone, son adresse mail mais aussi l'adresse IP de sa mère.

Contactée par l'AFP, Marie Laguerre, désormais architecte en Australie, s'est dite émue par cette confirmation: "Même si ce n'est qu'une personne condamnée parmi les centaines de harceleurs en ligne qui m'ont insultée, c'est fort, j'ai gagné ma bataille. J'ai récupéré une dignité, une justice".

"La peine prononcée en première instance, c'était déjà une victoire pour moi, malgré l'appel, ça me suffisait comme symbole. Mais là apprendre que ça y est, c'est bon, c'est définitivement jugé, j'ai beaucoup d'émotion.

"C'est un très bon message qu'envoie la justice pour ceux qui harcèlent en meute une jeune femme", a réagi son avocate, Noémie Saidi-Cottier.

"Nous avons bon espoir que, sur cette vague de harcèlement, qui avait déclenché, après notre dépôt de plainte à Paris, le saisissement de plusieurs parquets sur le territoire national, il y ait une ou deux autres audiences", a-t-elle ajouté. "C'est un message d'avertissement pour toutes les personnes qui se cachent derrière un écran et harcèlent des gens qu'elles ne connaissent même pas!"

Cinq années se sont écoulées entre la réception des premières insultes en ligne et cette décision.

Marie Laguerre avait porté plainte en décembre 2018, après avoir reçu des centaines de messages malveillants et insultants, dans la foulée d'une agression de rue qu'elle avait subie à Paris quelques mois plus tôt.

Le 24 juillet 2018, cette étudiante parisienne avait en effet été victime de harcèlement de rue et d'une gifle de la part d'un homme à qui elle avait répondu "Ta gueule".

La scène avait été filmée par la vidéosurveillance d'un bar et son agresseur avait, quelques mois plus tard, écopé de 12 mois de prison dont six fermes.

W.G avec AFP