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Société

Marie Laguerre compile les messages de haine reçus depuis son agression à Paris

Marie Laguerre - ALAIN JOCARD / AFP

Marie Laguerre - ALAIN JOCARD / AFP - -

Insultes, dérision ou théories du complot. Depuis son agression en juillet dernier à Paris, Marie Laguerre est victime de nombreux messages de haine sur les réseaux sociaux.

Marie Laguerre, la jeune femme qui avait été frappée au visage par un inconnu dans la rue à Paris, a publié ce mercredi sur Facebook une accablante compilation de messages de haine, reçus de la part d'inconnus depuis son agression en juillet dernier. 

La jeune femme de 22 ans avait été frappée au visage par un inconnu dans une rue de Paris. Aujourd'hui, elle est la cible de nombreux trolls en ligne, qui lui envoient des messages parfois d'une violence extrême. "Si j'avais été à sa place, je t'aurais massacré, sale merde!", écrit par exemple l'un d'eux. 

"Oser dénoncer des problèmes de société"

"Parce que c'est important de montrer ce que ça implique d'oser dénoncer des problèmes de société, et plus particulièrement quand on est une femme", tonne Marie Laguerre sur le réseau social. "Partager ces captures d'écrans glanées durant ce dernier mois est ma façon de résister et de ne pas les laisser m'atteindre."

Sur les captures d'écran compilées dans un album intitulé "Blacklash", traduisible par "Retour de bâton", certains internautes remettent en cause la véracité de son agression, ou se réjouissent qu'elle ait été agressée. D'autres, encore, lui retournent la responsabilité, estimant que la jeune femme aurait "cherché" son agresseur.

Marie Laguerre rappelle que le cyber-harcèlement dont elle est victime est un délit en France, que les échanges soient publics ou privés. Un auteur de harcèlement en ligne, majeur, risque jusqu'à deux ans de prison et 30.000 euros d'amende. 

Sur les nombreuses captures d'écran, on peut voir des messages d'insultes sur lesquels les internautes s'attaquent au physique de la jeune femme ou tombent dans des théories conspirationnistes. 

La jeune femme, qui avait également lancé un site internet pour permettre aux victimes de témoigner anonymement dans l'espoir de libérer leur parole, est bien décidée à continuer le combat contre le harcèlement.

L'agresseur de Marie Laguerre, interpellé lundi, a reconnu les faits lors de sa garde à vue. Il sera jugé le 4 octobre prochain, car le tribunal de Paris a souhaité ce jeudi effectuer une expertise psychiatrique plus poussée.

Jeanne Bulant