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L'iPhone 12 épinglé pour ses émissions d'ondes: que faire si vous en possédez un

L'Agence nationale des fréquences a constaté un dépassement de la limite de débit d’absorption spécifique (DAS) et demande le retrait temporaire de la vente de l'iPhone 12 d'Apple.

Un petit grain de sable dans la communication bien huilée d'Apple. Alors que la marque présentait son nouvel iPhone 15, l'Agence nationale des fréquences (ANFR) publiait un communiqué de presse concernant les émissions d'ondes de l'iPhone 12. Le modèle, sorti en 2020, est désormais accusé d’émettre trop d'ondes selon les normes en vigueur. L'ANFR demande un retrait temporaire de la vente de l'appareil.

Une simple mise à jour

Dans son communiqué, l'ANFR explique avoir "récemment contrôlé les débits d’absorption spécifique (DAS) de 141 téléphones dont le téléphone Apple iPhone 12."

Le DAS permet de quantifier l’énergie transportée par les ondes électromagnétiques et absorbée par le corps humain. Si on ignore la raison pour laquelle ce contrôle n'émerge qu'aujourd'hui, on imagine qu'une hausse des DAS est probablement liée à une mise à jour sur le téléphone.

Alors les propriétaires d'iPhone 12 doivent-ils s'inquiéter? Clairement, la réponse est non. Dans son communiqué, l'ANFR précise que le problème peut être corrigé par une simple mise à jour logicielle. Un changement matériel n'est donc pas nécessaire. Un rappel du produit est envisagé uniquement en cas de manque de coopération d'Apple. Un scénario qui semble toutefois peu probable.

Concernant le DAS (qui s'exprime en Watt par kilogramme), la mesure maximale autorisée en France est de 2 W/kg pour une utilisation du téléphone à l'oreille. Elle de 4 W/kg pour un smartphone plaqué contre un membre, par exemple dans la poche d'un pantalon. C'est uniquement le DAS membre qui pose problème pour l'iPhone 12 puisque l'ANFR a constaté un score de 5,74 W/kg.

DAS max contre émissions réelles

Il faut bien souligner que ces valeurs limite sont avant tout des mesures de précaution. Pour l’heure, aucun lien n’a d'ailleurs été établi entre les ondes émises par nos smartphones et certaines maladies comme le cancer.

D'autant que, sur les tests réalisés sur les rats pour établir cette limite, les rayonnements étaient concentrés en permanence sur un endroit précis. Ce n'est pas le cas d'un smartphone qui est manipulé, d'une poche à l'autre, d'une main à l'autre, en permanence.

Surtout, le DAS correspond aux émissions d'ondes que peut produire le téléphone au maximum, par exemple dans un environnement où le réseau est particulièrement difficile à capter.

En pratique, le smartphone n'émet jamais autant d'ondes sur une période prolongée, comme l'ANFR le précise sur son site. "Pour une communication vocale, le téléphone n’émet statistiquement qu’environ 50% du temps, le téléphone n’émettant pas lors de l’écoute. En outre, la durée moyenne d’une communication est inférieure à 3 minutes", explique par exemple l'agence.

"Le DAS réel varie dans une proportion de 1 à 800.000 par rapport au DAS maximum, et en moyenne dans d'excellentes conditions de réception, d’un facteur de 1 à 32.000" explique encore l'ANFR.

Alors que faire si vous avez un iPhone 12? Pas grand chose. Il s'agit maintenant d'attendre la mise à jour d'Apple pour que les valeurs reviennent à la normale. Si l'exposition aux ondes est une source d'inquiétude, il est possible d'opter pour quelques réflexes basiques: utiliser des écouteurs (même Bluetooth) pour passer des appels, appeler lorsque le réseau est de bonne qualité. Les accessoires anti-ondes, comme les patchs à coller sur son mobile, n'ont en revanche aucun effet bénéfique prouvé.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business