Les écouteurs divisent par dix l’exposition aux ondes des smartphones

L’ANFR a effectué des centaines de tests pour évaluer l’intérêt des kits oreillettes pour faire diminuer l’exposition aux ondes. Avec des résultats très favorables.

Alors que le gouvernement vient de mettre fin à l’obligation pour les fabricants de smartphones de fournir des kits oreillettes (également baptisés “kits mains libres”), l’agence nationale des fréquences (ANFR) publie une étude démontrant leur intérêt pour préserver les utilisateurs des ondes. Le résultat est sans appel: en moyenne, utiliser une paire d’écouteurs avec micro, qu’elle soit filaire ou Bluetooth, divise par dix le niveau d’exposition.

Au total, l’ANFR a effectué 920 mesures sur six modèles de kits oreillettes: deux kits filaires et quatre kits Bluetooth, plus populaires aujourd’hui avec des produits stars comme les AirPods.

Ce nombre important de mesures s’explique par les multiples configurations possibles, afin de tester l’ensemble des fréquences utilisées pour passer des appels, mais aussi pour se connecter à Internet (4G). A chaque fois, les mesures ont été réalisées selon un scénario dit du “pire cas”, lorsque la réception est la moins bonne et que l’émission d’ondes par le smartphone est maximale.

Notons que les mobiles 5G n'ont pas encore été testés. Les conclusions pourraient toutefois être similaires, l'ANFR estimant que leurs émissions sont "comparables" à celles des smartphones 4G.

Entre 75 et 95% de réduction

Concernant le débit d'absorption spécifique (DAS) tête (niveau maximum d’émission auquel peut être exposé le cerveau), la diminution oscille entre 75% et 95%, pour une moyenne de 90%. Cette réduction grimpe en moyenne jusqu’à -92% pour le DAS membre, qui concerne notamment les bras.

Les mesures d'exposition réalisées par l'ANFR concernant le DAS tête © ANFR

Les résultats sont analogues malgré des technologies différentes: les écouteurs filaires dissipent le champ électromagnétique du smartphone, tandis que les écouteurs sans fil ont leur propre niveau d’émission lié à la puce Bluetooth.

Si la réglementation en vigueur permet de contrôler le niveau d’émission d’ondes des smartphones, l’utilisation d’écouteurs filaires ou sans fil est régulièrement l’option la plus recommandée, dans le but d’éloigner le mobile de son oreille.

Téléphoner dans de bonnes conditions de réseau est par ailleurs essentiel, avec des niveaux d’exposition qui peuvent être divisés par 32.000, selon une précédente étude de l’ANFR.

Pour limiter son exposition aux ondes, il n’est en revanche pas pertinent de sélectionner des smartphones ayant les DAS les plus bas, dans la mesure où ils peuvent en moyenne émettre davantage d’ondes qu’un mobile ayant un DAS plus élevé.

L’utilisation de gadgets tels que les patchs anti-ondes est également inutile voire contre productive. Aucune étude n’a prouvé leur bénéfice pour la santé, comme le confirmaient en 2020 les fondateurs de l’entreprise Fazup, l’un des leaders du marché, à BFMTV.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co