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Paris: des influenceurs payés par les opérateurs de trottinettes pour faire basculer le vote

Sur TikTok, plusieurs comptes importants ont publié des vidéos vantant les trottinettes en libre-service à Paris, quelques jours avant un référendum sur leur maintien. Dans certains cas, la mention “partenariat rémunéré” avait été “oubliée”.

Pour Lime, Dott et Tier, les trois opérateurs de trottinettes électriques en libre-service à Paris, c’est la dernière ligne droite. Le 2 avril prochain, la mairie de Paris organise un référendum pour décider de leur maintien ou non dans la capitale.

Et tout est désormais fait pour tenter d’influencer le vote final, y compris des partenariats controversés avec des influenceurs sur TikTok. Plusieurs gros comptes affichent ainsi la mention #sauvetatrott et font justement la promotion des trottinettes dans le cadre du référendum.

On retrouve ainsi Lou Pernaut (1,4 million d’abonnés) ou encore Ethan Berrebi (1,9 million d’abonnés). Au moins six comptes appellent donc à voter pour le maintien des trottinettes à Paris.

Comme l’a repéré le journaliste Vincent Manilève, toutes ces vidéos n’étaient pas estampillées avec la fameuse mention “partenariat rémunéré” lors de leur publication, bien que ce soit désormais le cas à ce mercredi midi.

Parmi les arguments des influenceurs, la lutte contre les bouchons ou encore la possibilité de circuler facilement et pour beaucoup moins cher qu’en taxi ou en VTC. Cela ressemble à la campagne menée par les trois opérateurs de trottinettes et ce n’est évidemment pas un hasard puisque ce sont bien eux derrière cette campagne, même si leur nom n’apparait nulle part.

"Informer" et non influencer

Contacté par Tech&Co, Lime reconnait son rôle ainsi que celui des deux autres opérateurs dans cet exercice controversé pour influencer le vote.

“Nous sommes dans un effort d’informer sur l’existence du vote”, se défend pourtant l’entreprise qui souhaite que cette votation citoyenne soit “la plus représentative possible.”

Dans les jours qui viennent, d‘autres opérations de ce genre auront lieu, souligne d'ailleurs l’opérateur, déjà épinglé pour une communication maladroite la semaine dernière.

En revanche, Lime se défend de vouloir influencer le vote et promet que l’absence de la mention “partenariat rémunéré” sur certaines vidéos est “un oubli” des comptes en question. “Cela a été remonté immédiatement”, promet-on.

Une loi pour encadrer les influenceurs

Reste que “l’oubli” des influenceurs de cette mention est une situation récurrente. En novembre dernier, Tech&Co avait constaté qu’une campagne de communication Cofidis sur les réseaux sociaux posait les même problèmes.

Cette campagne sur TikTok intervient aussi en plein débat sur l’encadrement des influenceurs. Une proposition de loi sur le sujet sera examinée dès ce mercredi. Encadrement des publicités d'alcool, de produits et services financiers, lutte contre les arnaques... le texte entend couvrir les nombreux sujets qui ont émergé ces dernières années.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business