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Des chatbots aux filtres de beauté: comment les réseaux sociaux se sont emparés de l'IA

Pour suivre la tendance, les réseaux sociaux n'ont pas tardé à se lancer dans l'intelligence artificielle. Retour sur plusieurs innovations dévoilées par TikTok, Snapchat ou encore Instagram ces derniers mois dans la "Nuit de l'IA" sur BFM Business et Tech&Co.

Sur Snapchat, Instagram ou TikTok, vous avez forcément déjà utilisé un filtre pour une photo ou une vidéo. Des filtres humoristiques ou d'embellissement qui se sont multipliés au fil des années pour envahir les réseaux. Et comme partout, l'intelligence artificielle s'est immiscée aussi dans ce secteur. L'émission "IA: le grand test" sur BFM Business et Tech&Co a notamment pu revenir sur cet aspect si généralisé de l'intelligence artificielle dans notre quotidien.

Car en tapant dans la barre de recherche de TikTok quand vous voulez trouver un filtre pour enregistrer une vidéo, il y a désormais des dizaines de filtres qui affirment utiliser l'IA. Le but est de par exemple générer des avatars façon manga ou peinture, de la même façon que Midjourney. Le filtre "AI Manga" cumule par exemple 2,2 millions de vidéos.

Un autre filtre TikTok a aussi beaucoup fait parler il y a quelques mois: le Bold Glamour. 1,5 million de vidéos et quasiment 1 milliard de vues: ce filtre d'embellissement est rapidement devenu un phénomène. Il reste toutefois assez pernicieux car il modifie très naturellement le visage et utilise l'IA pour être plus précis que les filtres classiques, avec un atout de taille: même en mettant la main devant il ne bouge pas.

Outil à la portée de tous

Mais où se cache l'intelligence artificielle dans ces outils? Contrairement aux filtres classiques, qui ajoutent des images 3D sur un visage, ces nouveaux filtres semblent se mélanger aux visages. Le filtre utilise ainsi un GAN (pour Generative Adversarial Network ou réseaux antagonistes génératifs) qui met en compétition deux réseaux concurrents. En l'occurrence, la prise de vue de la caméra d'un côté et le style glamour souhaité de l'autre.

Et c’est cette compétition qui permet d’affiner le travail et de trouver une sorte d’entre deux satisfaisant. Mais auparavant, ce genre d'outil était utilisé uniquement pour les logiciels spécialisés. Aujourd'hui, ils sont utilisés pour un usage un peu plus récréatif et surtout à la portée de milliards d'utilisateurs et surtout de jeunes filles, parfois vite complexées par ces idéaux de beauté. Un phénomène qui peut vite conduire à de la dysmorphophobie, c'est-à-dire une obsession sur un défaut imaginaire ou une imperfection sur son visage ou corps.

"On observe une forme de dysmorphophobie sociétale. A force de voir ces filtres et certaines influenceuses l'utiliser, cela nous donne l'impression que nous ne sommes pas beaux. L'apparence n'a plus seulement un enjeu esthétique mais elle a désormais un enjeu quasi existentiel", note Michael Stora, psychologue spécialiste du numérique pour BFMTV.

A la conquête des chatbots

Et là où les réseaux sociaux étaient avant les plateformes de l'image, elles sont aussi devenues des plateformes de texte avec l'arrivée des chatbots sur nombre d'entre eux. TikTok et Instagram travaillent notamment dessus.

TikTok a dévoilé Tako pour aider à trouver de meilleures vidéos sur sa plateforme. Instagram prépare de son côté un chatbot pour répondre à des questions ou donner des conseils aux usagers. Ces derniers pourront choisir parmi 30 personnalités d'intelligence artificielle et ces dernières pourront leur offrir de l'aide pour rédiger des messages.

Mais le chatbot qui a le plus fait parler ces derniers mois est celui de Snapchat, My AI. Un chatbot intrusif au premier abord, aux propos douteux après quelques utilisations mais qui a su s'affiner et s'améliorer au fil du temps, pour au final offrir un outil certes amusant, mais dont l'utilité, comme tout le reste des IA sur les réseaux sociaux, reste à démontrer.

Julie Ragot