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Face aux critiques, le patron d’Instagram assume la transition vers la vidéo

Les critiques des utilisateurs d’Instagram contre la plateforme ont provoqué une réponse du patron du réseau social, Adam Mosseri.

Les critiques des utilisateurs d’Instagram contre la plateforme ont provoqué une réponse du patron du réseau social, Adam Mosseri. - AFP Josh Edelson

Adam Mosseri, le patron d’Instagram, a publié une vidéo pour expliquer les changements intervenus sur la plateforme. Les utilisateurs critiquent la transformation du réseau en un clone de TikTok.

La réaction n’a pas tardé à venir. Il aura fallu une publication à plus de 1,5 million de mentions “j’aime” et une pétition contre les changements d’Instagram pour provoquer une réponse vidéo de son patron, Adam Mosseri, publiée sur Twitter le 26 juillet. Il faut dire que deux immenses stars du réseau, Kylie Jenner et Kim Kardashian (360 et 326 millions d’abonnés) ont rejoint le mouvement de contestation contre la plateforme, accusée de devenir une copie de TikTok.

L’intervention d’Adam Mosseri revient sur trois points particulièrement critiqués. En premier lieu, le format plein écran. Selon le dirigeant de la plateforme, il s’agit d’un test qui ne toucherait qu’une petite partie des utilisateurs. Ce nouvel affichage provoquerait “une expérience plus plaisante et plus engageante”, précise le patron avant de reconnaître ne pas être prêt à un déploiement.

"Se tourner de plus en plus vers la vidéo"

“Ce n’est pas encore bon. Il faudra améliorer (l’affichage plein écran, ndlr) si nous voulons le déployer au reste de la communauté Instagram”, admet Adam Mosseri.

C’est ensuite sur l’un des changements les plus controversés que s’est exprimé Adam Mosseri: le développement des vidéos. Depuis quelques jours, toutes les vidéos de moins de quinze minutes sont désormais des reels sur Instagram. De plus en plus de vidéos sont mises en avant reléguant les photos au second plan, alors que la plateforme s’est construite autour de ce média.

Selon le dirigeant, cette transition vers la vidéo se ferait même sans les changements qu’Instagram apporte. “Je crois sincèrement qu’Instagram va se tourner de plus en plus vers la vidéo au fil du temps”, indique-t-il.

“Vous pouvez le voir en regardant les fils chronologiques. En regardant ce que les utilisateurs partagent sur Instagram, c’est en train de changer vers plus de vidéos”, constate Adam Mosseri.

Les recommandations critiquées

Le patron observe d’ailleurs cet intérêt pour le format vidéo à travers le nombre de publications et d’interactions sur la plateforme. “En regardant ce que les personnes aiment, consomment et regardent sur Instagram, cela bascule aussi vers plus de vidéos.”

Enfin, Adam Mosseri est revenu sur une problématique commune à Facebook et Instagram, les deux réseaux sociaux détenus par le groupe Meta: l’algorithme de recommandation. Malgré la découverte de nouveaux créateurs, les recommandations sont particulièrement critiquées par les utilisateurs car elles perturbent le suivi des publications des personnes réellement suivies par un utilisateur.

“Si vous voyez des choses dans votre fil qui sont des recommandations mais qui ne vous intéressent pas, cela veut dire que nous faisons un mauvais travail de classification et que nous devons nous améliorer”, s’excuse Adam Mosseri.

"Aider les créateurs"

Mais le patron se dédouane ensuite en rappelant que les recommandations peuvent être supprimées et qu’il est possible de les désactiver pour une durée d’un mois. Aussi, il défend les recommandations par la visibilité qu’elles apportent aux créateurs.

“Nous allons continuer d’essayer et de devenir meilleurs dans les recommandations parce que nous pensons que c’est l’un des moyens les plus efficaces et percutants pour aider les créateurs à toucher plus de gens”, assure le patron d’Instagram.

Néanmoins, Adam Mosseri conclut son intervention en reconnaissant que les modifications de la plateforme ont pu être brutales. “Cela fait beaucoup de changements d’un coup”, accorde-t-il. Mais ces évolutions semblent indispensables à Instagram pour réduire son retard face à TikTok, le réseau social chinois sur lequel les jeunes Américains passent trois fois plus de temps.

Pierre Monnier