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Plaintes contre Facebook et Instagram, accusés de rendre les jeunes accros

Facebook est la maison-mère d'Instagram.

Facebook est la maison-mère d'Instagram. - Lionel BONAVENTURE / AFP

Huit plaintes ont été déposées cette semaine aux Etats-Unis contre Meta, maison-mère de Facebook et Instagram. Les réseaux sociaux sont accusés de rendre délibérement les jeunes accros à leurs services.

Meta suspecté d'abuser de l'économie de l'attention chez les plus jeunes... La maison-mère de Facebook et Instagram est visée par huit plaintes déposées cette semaine aux Etats-Unis, rapporte Business Insider. Les plaintes accusent le géant américain de concevoir délibérement des plateformes, via des "algorithmes sophistiqués", menant à des comportements addictifs, notamment chez les adolescents.

Dans le détail, les motifs invoqués sont la conception défectueuse, la négligence ou encore le défaut d'avertissement.

"Ces applications auraient pu être conçues pour minimiser tout dommage potentiel, mais au lieu de cela, la décision a été prise de rendre les adolescents extrêmement dépendants au nom des profits de l'entreprise", explique sur son site le cabinet d'avocats Beasley Allen Law Firm, qui représentent les demandeurs.

Faire oublier le temps passé sur les réseaux sociaux

Parmi les moyens utilisés pour retenir les utilisateurs sur ses plateformes, les fils d'actualités sans fin, les storys qui défilent à l'envie ou encore les notifications. De quoi oublier le temps passé sur les réseaux sociaux. Meta, qui revendique 2,8 milliards d'utilisateurs pour un chiffre d'affaires de près de 34 milliards de dollars (environ 29,8 milliards d’euros) en 2021, a bâti son empire sur l'économie de l'attention. La création de compte pour se connecter à ses plateformes étant gratuite, son business model repose sur de la publicité ciblée.

"Il est temps pour cette entreprise de reconnaître les préoccupations croissantes concernant l'impact des médias sociaux sur la santé mentale et le bien-être de cette partie la plus vulnérable de notre société et de modifier les algorithmes et les objectifs commerciaux qui ont causé tant de dommages", poursuit le cabinet d'avocats.

Des effets nocifs sur les adolescents

Selon les plaintes, l'exposition prolongée à ces réseaux sociaux a entraîné "des suicides réels ou des tentatives de suicide, des automutilations, des troubles de l'alimentation, une anxiété grave, une dépression et une diminution de l'envie ou de la capacité de dormir".

Les conséquences de la surconsommation des réseaux sociaux ont notamment été documentées en octobre 2021 dans le cadre des "Facebook Papers". Des milliers de documents internes ont été dévoilés au grand public par la lanceuse d'alerte Frances Haugen, ancienne employée du groupe.

Ils révélaient entre autres que l'entreprise avait connaissance depuis des années des effets psychologiques négatifs et des problèmes de santé physique que ses plateformes produisent chez les jeunes, en particulier les jeunes filles. Le groupe a notamment conscience d'aggraver "les problèmes d'image corporelle pour une adolescente sur trois", avait dévoilé les documents.

Anaïs Cherif