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Instagrammable, ghoster, métavers: les nouveaux mots tech du Petit Robert 2024

L'édition 2024 du dictionnaire français intègre quelques nouveaux mots liés aux usages numériques. L'occasion de retracer l'actualité du secteur ces derniers mois.

La mise à jour de l'édition 2024 du Petit Robert, le dictionnaire de la langue française, a été dévoilée par Franceinfo ce mardi 9 mai. Comme à chaque nouvelle édition, les quelque 150 mots ajoutés témoignent des évolutions de la société dans son ensemble. Et le numérique n'y fait pas exception: en faisant la liste des nouvelles entrées "tech" du dictionnaire, on retrace les points forts de ces dernières années dans le secteur.

Voici un terme qui a monopolisé l'actualité numérique: le "métavers", cet espace basé sur la réalité virtuelle dont Facebook a fait son cheval de bataille en se rebaptisant Meta. Dès lors, un très grand nombre d'entreprises, dont des françaises, s'était jetées sur le concept - donnant parfois lieu à des coups de communication aussi novateurs que comiques. Depuis, le soufflé est largement retombé, les innovations ont ralenti, et ne restent que les dépenses et pertes massives de ceux qui s'y sont essayés.

Presque indissociable du précédent, le terme "cryptoart" a également été ajouté: il s'agit d'une forme d'art numérique liée aux jetons non-fongibles (les NFT), qui permet de rendre authentique et infalsifiable la propriété d'une oeuvre à un individu. L'entrain pour le métavers avait notamment poussé le cryptoart. Si ce dernier engendre des débats extrêmement polarisés - utilité, environnement, arnaques - le terme n'en est pas moins devenu un inévitable du monde numérique.

Toujours dans les cryptos, on trouve "minage de cryptomonnaie", qui illustre le fait de proposer un service à une cryptomonnaie, en particulier en échange d'un revenu.

Instagrammable, ghoster, infonuagique

Le Petit Robert comporte également le terme "instagrammable": un lieu instagrammable est tout simplement un endroit photogénique. Le terme vient du réseau social Instagram, qui est dédié aux photos et aux vidéos. Certains lieux touristiques dits "instagrammables" sont désormais tellement relayés sur les réseaux sociaux qu'ils sont victimes de surpopulation et de nuisances. C'est par exemple le cas de champs de tulipes des Pays-Bas, certains centres culturels du Népal ou encore, plus proche, la célèbre rue Crémieux du 12e arrondissement parisien.

Deux autres termes liés aux cultures web font également leur entrée dans le dictionnaire: "ghoster" qui vient de "ghost", fantôme en anglais, qui consiste à arrêter de donner des nouvelles à quelqu'un du jour au lendemain.

On retrouve aussi "spoiler", c'est-à-dire révéler à quelqu'un la fin d'un livre ou d'une série, par exemple, qu'il n'a pas encore découverte. Si les spoilers n'ont pas une origine purement "tech", les réseaux sociaux les ont fortement encouragés - surtout pendant la diffusion de la série fantastique mondialement regardée Game of Thrones ou, semaine après semaine, les internautes s'amusaient à distiller des informations à ceux qui n'avaient pas encore eu le temps de visionner le dernier épisode en date.

Enfin, en informatique pure et dure, on trouve "moissonnage de données", c'est-à-dire faire de la récolte de données numériques en masse, et le terme québécois "infonuagique", qui vient du "cloud" en anglais, que l'on traduira plutôt en France par "système de stockage de données en ligne".

Enfin, au panthéon de ceux dont la tentative s'est soldé par un échec, on retrouve le mot des cours de récré "quoicoubeh", qui cartonne sur les réseaux depuis ce début d'année. Un terme retoqué par le Petit Robert. Peut-être aussi parce que personne, à ce jour, n'en a encore trouvé la définition.

Victoria Beurnez