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On sait désormais ce que représente le marché européen pour l'App Store d'Apple

Contraint et forcé d'ouvrir son système d'exploitation mobile, Apple tempère néanmoins les effets de la nouvelle directive européenne.

Le 6 mars prochain entrera en vigueur le Digital Market Act, une réglementation européenne qui plaide pour davantage de concurrence. Apple doit donc s'y mettre et a présenté ces derniers jours une série de nouvelles mesures qui entreront en vigueur avec iOS 17.4.

Parmi les nouveautés attendues, l'ouverture d'iOS, son système d'exploitation maison, à d'autres magasins d'applications. Mais Apple impose de nombreuses conditions, essentiellement financières, qui ne semblent pas forcément faire l'unanimité.

7 % des revenus mondiaux de l'App store

Même si Apple continue d'assurer que la directive qu'il est obligé de suivre est un risque pour la sécurité des utilisateurs d'iPhone et d'iPad, l'entreprise ne semble pas pour autant inquiète à l'idée de s'ouvrir à d'autres App stores.

Durant la séance de questions/réponses avec les actionnaires suite à la présentation de ses résultats financiers, Apple a rappelé que le marché européen représente un poids limité dans ses revenus. Ce 1er février, le directeur financier d'Apple, Luca Maestri, est notamment revenu sur la part du chiffre d'affaires de ce dernier.

"Pour remettre cela en contexte, ces changements (les nouvelles obligations du DMA, ndlr) s'appliquent au marché européen, qui représente environ 7 % de nos revenus mondiaux de l'App store" a-t-il affirmé. Un App Store qui a rapporté au total 23,1 milliards de dollars en 2023.
Les plateformes se préparent au DMA – 23/01
Les plateformes se préparent au DMA – 23/01
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Une phrase dont l'objectif pourrait être de rassurer les actionnaires, alors que le DMA, qui pourrait par ailleurs imposer à Apple de rendre iMessage compatible avec Messenger, entrera en vigueur le 6 mars 2024.

Conscient également que les conditions - qui doivent encore être approuvées par l'Europe - d'ouverture d'iOS dépendront surtout des utilisateurs d'iPhone et d'iPad, Tim Cook, le patron d'Apple, a quant à lui expliqué qu'il y avait "d'autres possibilités de facturation."

Et pour cause: si un développeur passe par un magasin d'applications concurrent, il devra reverser à Apple 50 centimes par téléchargement, s'il dépasse le million de téléchargements sur l'année.

Cette règle pourrait toutefois être retoquée par l'Europe qui, par la voix du Comissaire en charge du marché intérieur, Thierry Breton, a annoncé qu'elle allait examiner les propositions récentes d'Apple.

Sylvain Trinel