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App Store, USB-C, ondes, iMessage: comment l'Union européenne est devenue le cauchemar d'Apple

En quelques jours, plusieurs mesures liées à l'Union européenne ont montré que la régulation du Vieux continent peut contrarier les projets d'Apple.

Ce sont plusieurs sujets qui paraissent bien éloignés, mais qui symbolisent indirectement la puissance du régulateur européen face aux géants du numérique, et notamment face au plus grand d'entre eux: Apple. Au cours des derniers jours, la marque a été visée par l'Agence nationale des fréquences pour les émissions d'ondes trop importantes de son iPhone 12.

Ce 14 septembre, l'ANFR a ajouté qu'elle n'hésitera pas à informer les autres pays de l'Union européenne, les normes liées aux ondes étant partagées entre l'ensemble des Etats membres. Pour l'heure, Apple a annoncé le déploiement d'une mise à jour en France, sans mentionner d'autres pays. Mais cela pourrait changer: la Belgique et l'Allemagne se penchent également sur le cas de l'iPhone 12.

Dans le même temps, Apple dévoilait ce 12 septembre son nouvel iPhone, l'iPhone 15, ainsi que ses déclinaisons Pro. Si certaines nouveautés sont bienvenues - à commencer par des prix en baisse - la plupart des clients potentiels auront retenu un point essentiel: les nouveaux appareils Apple sont désormais compatibles avec l'USB-C, et peuvent donc utiliser n'importe quel chargeur de smartphone Android.

Une décision logique, au vu des performances de l'USB-C (en vitesse de charge et de transfert des données) par rapport à la connectique Lightning d'Apple, utilisée depuis plus de 10 ans, mais qui pourrait avoir été inspirée par l'Union européenne. L'an dernier, la Commission européenne adoptait ainsi une obligation pour Apple de faire passer son iPhone à l'USB-C avant fin 2024. Ca aura finalement été fait avec un an d'avance.

Ouvrir l'écosystème, de force

Mais le coup de canif le plus dur devrait intervenir dans les prochains mois, avec l'adoption du DMA, un texte visant à réguler les géants de la tech pour mieux protéger la concurrence. Le règlement imposera notamment à Apple d'ouvrir son système d'exploitation iOS aux magasins d'applications concurrents, aux côtés de son App Store. Un non-événement pour Google, qui le permet déjà. Mais un cauchemar pour Apple, qui souhaite à tout prix garder la mainmise sur ce précieux outil, et sur les commissions prélevées sur les ventes d'applications et abonnements.

Et ce n'est pas la seule épée de Damoclès au-dessus de la tête de Tim Cook et de ses équipes. Dans un second temps, l'Union européenne pourrait également imposer à Apple d'ouvrir son application iMessage à d'autres applications de messagerie, afin qu'un utilisateur d'iPhone puisse l'utiliser pour échanger avec un utilisateur de WhatsApp, ou Messenger.

Alors qu'Apple a toujours refusé d'ouvrir ses si précieuses bulles bleues à la concurrence, la réglementation européenne a finalement remporté plusieurs batailles pour normaliser son écosystème, et l'ouvrir de force. Si aucun smartphone européen crédible n'a pour l'heure vu le jour, l'administration du Vieux continent parvient finalement à entraver la conquête sans fin d'Apple, peut-être davantage encore que ses concurrents directs comme Samsung et Google.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co