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Suicide, dépression: un collectif français s'attaque à Tiktok et à ses dangers pour les ados

Baptisé Algos Victima, un nouveau collectif lutte pour faire reconnaître la responsabilité juridique des plateformes du numérique dans les préjudices subis par les mineurs, notamment Tiktok.

Les réseaux sociaux mis en cause, à commencer par la plateforme chinoise Tiktok. Algos Victima, un collectif français des victimes mineures des plateformes numériques, a été lancé lundi 25 mars.

L'objectif de ce collectif, fondé par l'avocate Laure Boutron-Marmion, avec le soutien de l’association Lève les yeux, est de lutter pour la reconnaissance de la responsabilité juridique des plateformes du numérique dans les cas de préjudices infligés aux utilisateurs mineurs.

"Notre but est de réunir le plus grand nombre de familles souhaitant assigner TikTok devant la justice civile aux fins de faire reconnaître la responsabilité de ce réseau social dans les préjudices subis par leurs enfants", précise le communiqué.

Les algorithmes pointés du doigt

L'association s'attaque au rôle des algorithmes de recommandation, qui poussent parfois des contenus nocifs dans le fil d'actualité des enfants. Algos Victima pointe également un manque de prévention et de modération de la part des réseaux sociaux.

"Le collectif espère que ces démarches encourageront les géants du numérique à repenser radicalement la conception de leurs services pour protéger les utilisateurs mineurs", insiste l'association dans le communiqué.

Cette initiative fait suite à la première plainte française contre Tiktok, en septembre dernier. Les parents de Marie, 15 ans, ont porté plainte contre le réseau social après le suicide de leur fille en 2021. Ils accusent l'algorithme du réseau d'avoir accentué le mal-être de l'adolescente - victime de harcèlement scolaire - et l'absence de censure des contenus évoquant le suicide ou l'automutilation.

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L'audition des PDG de grandes plateformes par la commission du Sénat américain en janvier 2024, et l’ouverture d’une enquête contre TikTok par l’Union européenne en février pour non-respect du Digital Service Act, ont également motivé la création du collectif.

Salomé Ferraris