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Réseaux sociaux: Thierry Breton affirme qu'il y aura "un avant et un après" les attaques du Hamas

En conférence de presse, le commissaire européen a justifié la pression de Bruxelles sur les plates-formes.

"Les patrons de ces plates-formes ne peuvent plus se cacher, du moins pas dans l'Union européenne." Un peu plus d'une semaine après les attaques du Hamas, le commissaire européen Thierry Breton est revenu, ce lundi 16 octobre, sur les mesures prises par Bruxelles contre les réseaux sociaux.

Pointées du doigt pour le manque de modération, les principales plates-formes ont eu droit à une lettre de remontrance de l'Union européenne, et même à l'ouverture d'une enquête dans le cas de Twitter.

Moins de deux mois après la mise en place du texte européen pour réguler les réseaux sociaux (DSA), les attentats en Israël et les images violentes qui en ont découlé sur internet étaient le premier test à grande échelle de son application.

"Il y aura un avant et un après ces attaques du 7 octobre sur les réseaux sociaux comme il y a eu un avant après 11-Septembre" assure Thierry Breton en conférence de presse.

"Échanges très professionnels" avec Twitter

"Nos lettres ont eu un objectif double: expliquer clairement les mesures prises par les plates-formes et signaler dans le cadre de cette tragédie que toutes ont une responsabilité dans l'Union européenne" a-t-il insisté.

Sur la question plus spécifique de Twitter, Thierry Breton indique avoir "eu des échanges très professionnels avec les équipes" du réseau social "qui nous ont rapidement répondu". "On a quand même estimé nécessaire de procéder à une enquête approfondie sur les mesures prises dans ce cadre" a-t-il également indiqué au micro de BFM Business.

Le propriétaire de Twitter, Elon Musk, n'a pas manqué de moquer Bruxelles sur cette question, décidant par ailleurs que les images violentes pouvaient être "d'intérêt public" au nom de la liberté d'expression.

"Le DSA préserve intégralement la liberté d'expression, mais elle la préserve dans le cadre de la loi: la liberté d'expression, ça ne veut pas dire qu'on peut proférer des propos antisémites dans l'espace numérique, pas plus que dans l'espace public" a répondu ce lundi Thierry Breton.

Le commissaire européen souligne que "Tiktok et Twitter ont annoncé avoir supprimé des centaines de comptes après les attaques". "On voit qu'ils sont en alerte et c'est une bonne chose" poursuit-il, promettant néanmoins de "vérifier si ces mesures sont suffisantes."

Thomas Leroy avec Victoria Beurnez