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"Je n’ai aucune excuse": Squeezie fait son mea culpa sur la pétition des influenceurs

Dans une longue vidéo sur TikTok, le youtubeur Squeezie est revenu sur la polémique engendrée par une tribune "extrêmement mal écrite" en amont d’une loi sur la régulation du milieu de l’influence.

"Oui, vous avez raison, en tant que numéro un, je n’aurais jamais dû m’associer à un truc sans le lire." C’est dans une longue vidéo publiée sur TikTok que Squeezie est revenu en détail sur la tribune polémique signée - à l’origine - par 150 influenceurs. Après avoir intégré la liste des signataires, le créateur de contenu a pris ses distances avec les propos du texte. Désormais, seuls environ 130 noms restent associés à la tribune.

C’est l’Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenu (Umicc) qui est à l’origine de cette tribune. Cette fédération - qui regrette aujourd’hui un texte "mal perçu" - a été créée en début d’année et regroupe plusieurs agences représentant des influenceurs. Elle a vu le jour dans le cadre d’une tentative de légiférer le secteur de l’influence. Ainsi, l’Umicc est devenue l’interlocutrice principale du gouvernement et des députés portant une loi d’encadrement du milieu, rappelle Squeezie dans sa vidéo.

"Eviter des amendements maladroits"

Seul problème, l’arrivée du texte à l’Assemblée nationale a généré la création de plus de 170 amendements, qui visent à corriger ou adapter le projet de loi. Mais une partie de ces amendements montrent "une incompréhension totale" de l’activité des influenceurs, regrette le vidéaste. Face à cela, l’Umicc se sent incompris et tente de faire de la pédagogie à travers sa tribune.

"Elle est censée expliquer aux députés comment fonctionne notre milieu pour éviter ces amendements maladroits. Sauf que cette tribune est extrêmement mal écrite et qu’on n’en comprend pas du tout l’intérêt", détaille Lucas Hauchard, de son vrai nom.

"On peut presque croire que c’est une tentative des ‘influvoleurs’ pour limiter la casse", dénonce même Squeezie. Car à l’origine de la loi pour encadrer les influenceurs, de nombreuses dérives ont ébranlé le secteur. Le terme "influvoleurs" a d’ailleurs été choisi par le Collectif d’aide aux victimes d’influenceurs dans une plainte déposée pour escroquerie en bande organisée, en janvier.

Après avoir expliqué l’ensemble du contexte, le youtubeur revient sur sa signature. Déjà dans une publication sur Twitter, Squeezie avait reconnu ne pas avoir lu la tribune avant d’accepter de la signer. Cette fois, il précise que cet accord n’est qu’un "yes ok" dans une conversation WhatsApp avec son agent, à qui le créateur "fait confiance".

"Encadrer tout ça"

"J’aurais pas dû me contenter de faire confiance, j’aurais dû me renseigner, m’impliquer, bref j’aurais dû être responsable. Je ne l’ai pas été, et sincèrement je suis désolé, je n’ai aucune excuse", se défend Lucas Hauchard.

"Les gens derrière cette tribune ont merdé, c’est un fait. Mais est-ce que ce mauvais mouvement doit effacer tout le travail qu’ils font depuis des mois dans l’ombre avec les députés pour réguler notre milieu, aller fumer les mecs qui font des escroqueries ou qui simplement n’annoncent pas les partenariats, pour encadrer tout ça? Je ne pense pas", poursuit le créateur de contenu.

Il termine sur le timing hasardeux de cette tribune. "Qui en a quelque chose à foutre du sort des influenceurs à une heure où des millions de Français se battent contre la réforme des retraites, qui, elle, nous touche tous? Personne", assure-t-il. Beaucoup lui ont reproché sur les réseaux sociaux une prise de position sur la réforme des influenceurs, mais pas sur la question des retraites.

"Ne prenez pas mon silence pour un consentement. Vous vous doutez bien de ce que je pense du passage en force d’une réforme à laquelle une grande majorité des Français s’oppose", a-t-il conclu en affirmant ne pas se sentir légitime pour partager ses opinions politiques.
Pierre Monnier