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"Ma famille tient à moi": Bruno Le Maire assure préférer voler en Airbus qu'en Boeing

Lors d'une conférence, le ministre français de l'Economie a ironisé en public sur les incidents qui ont touché les avions Boeing ces derniers mois. Prononcé sur le ton de la plaisanterie, ils pourraient être perçus par l'avionneur américain comme une entorse à une règle tacite du secteur.

Une petite phrase qui ne plaira certainement pas du côté d'Arlington en Virginie où se trouve le siège de Boeing. Alors que les incidents s'accumulent sur les avions du constructeur américain avec encore la semaine dernière un 777 qui a perdu une roue au décollage, Bruno Le Maire a ironisé sur le sentiment de sécurité que lui inspire l'avionneur.

Dans le cadre de la conférence "Europe 2024" à laquelle il participe, le ministre français de l'Economie et des Finances s'est exprimé en public sur l'avenir industriel de l'Europe et a tenu à faire un clin d'œil au directeur général d'Airbus, Guillaume Faury, présent dans l'assemblée.

"Au XXème siècle, l'Europe fabriquait les meilleures machines-outils, les meilleurs avions, les meilleures voitures, les meilleurs produits chimiques, a rappelé Bruno Le Maire avant de regarder en direction du patron d'Airbus. On continue à produire les meilleurs avions cher Guillaume, de très loin."

Un patriotisme industriel qui n'a rien de très polémique jusque là. Sauf que le ministre français a tenu à aller un peu plus loin.

"Je préfère la situation d'Airbus à celle de Boeing et je préfère désormais voler en Airbus que de voler en Boeing, a-t-il ironisé. Ma famille aussi... Elle tient à moi."

Une déclaration qui a suscité des rires et des applaudissements dans l'assistance. Cependant, la sortie de Bruno Le Maire, même si elle relevait davantage de l'ironie, pourrait être considérée par Boeing comme une entorse à la règle tacite selon laquelle des responsables concurrents ne doivent pas se moquer des malheurs d'un avionneur.

Le patron d'Airbus tempère

D'ailleurs, le patron d'Airbus qui a pris la parole sur la même estrade quelques minutes plus tard a tenu à faire profil bas se disant "insatisfait des problèmes de [son] concurrent."

"L'aviation suscite beaucoup d'attention en matière de sécurité, a rappelé Guillaume Faury. Ce que je considère, c'est l'humilité, pas la complaisance."

Boeing a été étrillé ces dernières semaines par un audit réalisé par la FAA, le régulateur américain de l'aérien, qui a mis au jour 33 problèmes dans le processus de fabrication sur 89 contrôlés. L'avionneur américain a trois mois pour les corriger.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco